Greek Crisis
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Friday, 4 November 2011

Un référendum qui se nomme mémorandum.
A referendum called a memorandum.


Nous attendons avec méfiance les résultats du vote de... confiance au gouvernement Papandréou, au Parlement ce vendredi. Les syndicats appellent à manifester, le parti communiste (KKE) et les autres partis de la gauche également. Hier, encore une journée folle. Tout le monde suivait les événements partout. Radios, télés, internet; dans les rues les rumeurs se nourrissaient de feta au petit lait. On lisait les titres des journaux devant les kiosques et les commentaires tombaient spontanés, amers et ironiques. Mais c'est surtout le titre de Libération qui a fait tant couler d'encre ici, sous le Parthénon. Quelle fierté, cette petite leçon de grec sur la une du grand quotidien français, à croire que nous tenons pour une seule journée certes, toute la grammaire du monde. Pour un Premier Ministre dont la langue maternelle est l'américain, c'est de surcroît un exploit. Tremblez, Homère, Aristote et Platon voila Papandréou, “tiens, même les Chinois ont fait des déclarations sur notre référendum, la muraille de Chine tremble aussi”, s'exclame un étudiant à haute voix et tout le monde rigole et applaudit dans le bistrot à deux pas de la place de la Constitution, certains évoquent l'autre sobriquet de Papandréou: “Crime Minister”.

Depuis le feu d'artifice référendaire, le sarcasme court le marathon dans les rues mais il n'est pas seul. Il rencontre l'indignation et peut-être bien l'apocalypse; nouveau savoir révélé par notre nouvelle condition inhumaine ici. Eh oui, nous avons découvert le Dessous Des Cartes - Mit offenen Karten en allemand - en dix-sept mois de vie sous “mémorandation”, si on peut designer ainsi l'occupation toujours plus élaborée, imposée à la Grèce depuis le premier mémorandum de 2010, signé entre Papandréou, le FMI, la Commission européenne et la BCE, sans que le peuple soit consulté.
Mais 2010 est déjà loin, très loin. Entre temps, la propagande des nos sous-administrateurs coloniaux qui se disent encore, ministres et députés, ne passe plus. Ils jouent au du théâtre incarnant, tantôt Les Guêpes au sein du parlement, tantôt Iphigénie à Cannes, peine perdue. Notre vilaine petite souris s'arrache dans les kiosques (La Souris - To Pontíki, hebdomadaire satirique, titre ce jeudi: “Chantage made in USA - Référendum”). Notre Souris, note que le premier homme politique européen ayant rencontré l'administration américaine juste après le sommet du 26 octobre, fut Stávros Lambrinídis, Ministre des Affaires étrangères de notre Protectorat et homme de confiance de Papandréou. Il a déclaré après sa rencontre avec Hillary Clinton, le 28 octobre: “C'était une rencontre très positive, dans une ambiance de confiance également positive, prouvant que désormais, la Grèce et les États-Unis d'Amérique ont une approche commune concernant pas mal de choses”. L'hebdomadaire satirique grec soulignant le mot “désormais”, suggère que c'est lors de cette rencontre, que Lambrinídis aurait informé Hillary Clinton de la décision de Papandréou sur le référendum. Une belle munition poursuit la Souris, à la guerre des États-Unis contre l'Allemagne et sa monnaie, l'euro, une preuve supplémentaire concernant les liens de sang entre Papandréou et les intérêts de Washington (sic). Un de mes interlocuteurs d'hier a résumé l'affaire ainsi: “Papandréou mène une vraie politique nationale en faveur de son pays... les États-Unis!”...
En tout cas, Angela Merkel, suivie par Nicolas Sarkozy, a vite réagi, ramenant petit George à l'essentiel, c'est à dire, au nouveau mémorandum du 27 octobre, sur lequel (comme pour les précédents) le peuple grec ne doit en aucun cas être consulté, même si, ce traité officialise la colonisation et la déconstruction de la souveraineté du pays. Les citoyens grecs ont également compris une autre chose. Le premier mémorandum a été adopté de manière anticonstitutionnelle, malgré une première décision bienveillante de la... Haute Cour de justice. Nombreux sont ainsi, ceux qu'en Grèce préparent un après, comportant la mise en examen des députés (droite, extrême droite et P.S.) qui ont paraphé le premier texte. Sans ignorer la colère du peuple qui crie “au poteau”, et organise des pendaisons publiques (et pour l'instant symboliques) dans nombreux départements, concernant les photos de... leurs élus, au Parlement.

Les événements du 28 Octobre ont sans doute précipité le calendrier d'Angela Merkel. En effet le drapeau allemand et celui de l'Union Européenne ont été brulés, et pas seulement à Patras. Donc, la politique allemande pense avoir obtenu ce qu'elle voulait. Un questionnement alors imposé, lors d'un référendum improbable, (oui ou non à l'euro, et non pas, oui ou non au mémorandum qui impose la perte de la souveraineté car c'est par cette question qu'il faut commencer et ensuite seulement, examiner le reste, abandon ou pas de la monnaie euro-allemande, ou la sortie de l'Union Européenne). La ridiculisation de Papandréou à Cannes, passe ici pour secondaire, elle ne semble pas chagriner vraiment les Grecs. Ce que le directoire de Cannes à imposé, prévoit une sorte d'accord très probable entre le P.S. et la Nouvelle Démocratie (la droite), en vue d'assumer la lourde responsabilité de l'adoption du mémorandum du 26 Octobre si possible à plus de 180 voix (sur 300) au Parlement, ce qui sauve certaines apparences de conformité avec la Constitution, voilà le vrai fond de la boite de Pandore. Ensuite, le schéma gouvernemental de transition comme le suggèrent déjà certains médias et les partis du mémorandum, vont probablement organiser des élections législatives, au lieu de les organiser avant, comme l'exige le moindre esprit démocratique, citoyen et national.
Papandréou a même déclaré que sa personne et sa survie politique ne l'intéressent pas, son seul but étant de... sauver la Grèce. En dégustant un bon Merlot, offert par un ami français installé à Athènes, nous avons alors évoqué l'autre “sauveur” qui avait fait don de sa personne à la France de 1940. Décidément, mes amis français n'ont pas la mémoire courte. Allez, Santé, le vote de confiance au gouvernement est pour aujourd'hui, et les manifestant devant le Parlement. Sous les pavés la Mer Égée? Ou bien, vie éternelle sous “mémorandation” ?



* Photo de couverture: “Chantage made in USA - Référendum
To Pontíki, le jeudi 3 novembre 2011