Moments dits des vœux en tout genre. L’année 2013 enfin nous abandonne dans cette “futilité fleurie du monde”, d’après notre poète Tasos Livaditis et de son remarque qui appartient à un dernier recueil de textes, écrits seulement quelques mois avant sa disparition physique en 1988, publiés post mortem.

Tuesday, 31 December 2013
L'heure juste du crépuscule/The twilight reality check
Moments dits des vœux en tout genre. L’année 2013 enfin nous abandonne dans cette “futilité fleurie du monde”, d’après notre poète Tasos Livaditis et de son remarque qui appartient à un dernier recueil de textes, écrits seulement quelques mois avant sa disparition physique en 1988, publiés post mortem.
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Tasos Livaditis
Saturday, 28 December 2013
Marionnettistes/Puppeteers
Rue Hermès, deux marionnettistes attiraient les badauds. Un attroupement se forma autour d'eux, c’est vrai que leur pantin donnait l’impression de chanter avec tant d’exactitude, scène nécessairement furtive sous la synchronie d’un air de rebetiko et d’ailleurs, sous un ciel fort menaçant en cette fin décembre.
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Daily Life
Tuesday, 24 December 2013
Noël nouveau/New christmas
Noël n’est pas traditionnellement la plus grande fête en Grèce. Il n’y a pas si longtemps et certainement avant la... grande transition européiste, les enfants que nous étions recevaient les cadeaux de St Basile au soir du 31 décembre ou parfois au matin du 1er janvier. Ensuite, nous avons connu un certain alignement sur la démesure, dont cette attitude rajoutée des cadeaux de Noël, devenue très coutumière surtout depuis les “années euro”.
Saturday, 21 December 2013
Sur la terrasse du café ethnique/On the terrace of ethnic café
Vendredi, la place de la Constitution était investie dès le matin par les agriculteurs venus de Crète et d’ailleurs. La furtivité habillée de l’avant-Noël s’est mêlée au mécontentement durable de la crise jusqu’à l’explosion, et cette dernière risque alors d’être très violente à moyen terme. En tout cas, les compagnies du maintient de l’ordre nouveau... ont eu assez de mal à contenir les paysans. “N'utilises pas ton lacrymogène bonhomme, sinon je t'écrabouille”, a lancé un Crétois devant le nez d’un policier. D’autres paysans... assez loquaces également, lançaient sur les policiers des oranges, des morceaux de bois et des bouteilles.
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Tuesday, 17 December 2013
Au pays de la dette odieuse/In the land of odious debt
Le temps se croit festif. Je remarque que cette année, nombreux sont ceux qui... se réinventent, d’ailleurs non sans effort pour ce troisième Noël du temps de crise. Déjà, il y aurait davantage de décorations que les autres années, et quant aux commerçants rescapés, ils espèrent alors le miracle final durant les fêtes. Il y a sûrement grande foule au centre-ville ces dix derniers jours, sauf que souvent, ce n’est qu’une promenade... plus soutenue que d’habitude.
Saturday, 14 December 2013
Les lugubres/The gloomy
Cette semaine se termine comme tant d’autres. Les fêtes arrivent, c’est désormais certain car les rues du centre-ville sont bien animées, et... on y met de l’ambiance comme on peut. Le “gouvernement” y participe à sa manière nous prévenant que 1.676 lycées professionnels seront fermés ou fusionnés avec la nouvelle année, d’après les récents reportages. Notre aventure se poursuit et autant, certaines des dernières apparences ou alors survivances de l’ancien temps.
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Tuesday, 10 December 2013
La cuisine du futur/The kitchen of the future
La Grèce depuis trois ans, c’est l’avant-garde au retour à l'éthique ascétique du premier capitalisme. Des rapports sociaux, des préoccupations et des liens ainsi brisés jusqu’au travail, et jusqu’aux salaires, tout a changé. Malgré nous, bien évidemment. Les sociétés modernes... péri-occidentales sont sûrement trop passives, c’est bien connu aussi. Et lorsque nous lisons par exemple un supposé grand quotidien comme “Eleftherotypia”, et qui tient encore la route coûte que coûte, nous nous disons alors que cela relève du miracle ou plutôt, du sacrifice (des salariés).
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SYRIZA
Saturday, 7 December 2013
Figurants de décembre/December Extras
Sur l’île d’Égine, la plus proche du Pirée après Salamine, les habitants s’estiment déjà blasés des attitudes de la crise. L’autre jour, deux vieillards, anciens marins et retraités, faisaient en quelque sorte la triste somme de leurs engagements politiques respectifs et historique (Nouvelle démocratie et PASOK). “C'est trop tard. Nous nous sommes trompés. Sur ces menteurs, sur le reste et sur l'Europe. La CEE était un piège.” Un peu plus loin, une violente altercation éclata entre deux commerçants. Égine sortit alors son linge sale sur le port.
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Alexis Grigoropoulos
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Thursday, 5 December 2013
Aux cimetières de la démocratie/In the cemeteries of democracy
Les clémentines sont de grand retour sur les marchés avec la première neige qui recouvre les hauteurs de Parnitha, cette chaîne de montagnes dite fondatrice de l’Attique. À Athènes, la population souffre du froid et le bois se vend alors mieux que les petits pains. N’échappant pas à la méta-modernité des temps et des lieux, j’ai vendu 72 livres de mon ancienne vie, aussitôt... transformés en bois de chauffage, offert à mon ami D. qui n’a plus les moyens... de dépasser les 12° C chez lui. Un enfant de cinq ans a été sauvé de encore de justesse jeudi matin à Thessalonique de l’incendie qui a ravagé la maison familiale éclairée et chauffée à la bougie. Devant la foule des curieux et des journalistes, le père de l’enfant a brandi un couteau mais il fut rapidement... désarmé.
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Monday, 2 December 2013
La guerre qui arrive/The war that arrives
Le pays s’enfonce dans l’hiver et ceci sans répit. Les nouvelles épouvantables s’accumulent et se répètent au point d’épuiser et de tétaniser le plus grand nombre. Ainsi, on vient de lire dans la presse qu’en septembre dernier, une employée de la Troïka aurait convoqué dans son bureau trois juges pour les menacer. Ces derniers instruisent justement ces dossiers socialement brûlants relatifs aux saisies des résidences principales pour dettes et leurs décisions devraient d’après les Troïkans s’avérer systématiquement défavorables aux citoyens appauvris. Ce reportage de “Kontranews”, repris par Real-FM lundi 2 décembre n’a pas été démenti, en tout cas pas pour l’instant.
Friday, 29 November 2013
La nouvelle boucherie/The new butchery
Devant le ministère de la Santé, médecins et de personnel hospitalier du secteur public manifestaient encore vendredi 29 novembre. Après tant de “disponibilités” annoncées, voilà que plus de 1000 médecins protestataires se voient privés de convention, “tel est mon Plan-B à leur égard, ils ne peuvent pas faire grève le matin et le même soir poursuivre les consultations dans leurs cabinets privés”, rétorque le ministre Adonis Georgiadis, mélangeant les genres ainsi que nos douleurs. L’essentiel, c’est que dans ce pays plus d’un tiers des habitants n’est plus affilié au Régime général devenu... régime d’exception, comme pour le reste de notre “démocratie”.
Thursday, 28 November 2013
Décorations de Noël/Christmas decorations
Au Pirée comme à Athènes c’est bientôt Noël semble-t-il. Les municipalités installent les décorations comme si de rien n’était tandis que les premières sucreries de saison ont déjà fait leurs premières apparitions derrière les vitrines. “Je n'aurais jamais imaginé qu'on en arriverait là pour certains d’entre-nous... contempler et seulement contempler ces gâteux alors bredouilles et impuissant car pauvres sur ces trottoirs sans pouvoir s’en offrir un seul, exactement comme durant les années de notre enfance de l’après-guerre”. Dialogue récent entre deux femmes âgées devant une telle vitrine au Pirée.
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Tuesday, 26 November 2013
L'effondrement/The collapse
L’effondrement est dans l’air du temps sauf que ce dernier s’éternise. Les voisins qui sont au chômage l’expriment ainsi à leur manière: “Nous faisons tout pour préserver notre dignité. Nous arrivons toutefois à une situation limite. Nos enfants trouvent parfois que le réfrigérateur est bien vide... et c'est insupportable. Pour le reste, nous n’avons plus peur de rien. Nous devons dix mille euros aux impôts et autant à la Sécurité Sociale depuis deux ans, après la faillite de notre petit commerce. Nous regardons à la télévision des reportages tous les soirs sur ces foyers, ces familles privées d’électricité parce qu’elles n’arrivent plus à payer”. Effectivement. Ces foyers se comptent désormais par dizaines de milliers en Grèce. La zone euro... c’est l’Europe sans l’électricité !
Sunday, 24 November 2013
D'une Histoire à l'autre/From a history to the other
Il est intéressant de noter que l'histoire humaine affiche parfois un synchronisme remarquable et que les événements tombent à point nommé. Comme entre deux parutions. C’est en discutant avec mon ami Olivier Delorme que nous avons alors “découvert” cette évidence... d’historien: en Europe de la zone euro (et en Europe tout court), nous changeons... enfin de siècle, un peu à la manière de ce qui fut la transformation inaugurée peu avant 1914 pour le “court XXe siècle”. En effet sa trilogie: “Histoire de la Grèce et des Balkans - Du Vème siècle à nos jours”, parue en France en octobre 2013, quelques jours seulement avant mon essai: “La Grèce Fantôme” suggère en somme cette continuité entre ces deux œuvres.
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Olivier Delorme
Friday, 22 November 2013
La liste de la Troïka/Troika's list
Cette année l’hiver grec s’annonce encore plus rude qu’avant. Il est vrai que nous comptons déjà nos morts et nos mourants au cœur même du corps social car ils ne sont plus, et ceci longtemps, ces êtres habituellement déclassés vers les marges des lieux communs. La cadence du choc alors s’accélère. Pour certains la fin est brutale. Tel Tassos Doupis alors âgé de 28 ans, il était monté à Athènes depuis son village du Péloponnèse pour rendre visite à son beau père hospitalisé.
Monday, 18 November 2013
La mémoire du futur/Memories for the future
Entre deux moments de paroxysme décisif, l’histoire ne tient parfois qu’à un fil. Et en ces temps, nous y sommes Grèce... bien en équilibristes. Il y a tout juste quarante ans, la dite “génération de l'École Polytechnique” se révoltait contre la junte des colonels. La révolte a été d’abord écrasée dans le sang au soir du vendredi 17 novembre et aussitôt, autant (que possible) instrumentalisée par ceux de la junte qui comme Ioannidis... s’y préparaient à prendre la relève après avoir renversé l’homme fort du régime, le colonel Georgios Papadopoulos.
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Polytechnique
Wednesday, 13 November 2013
Le régime de l'insignifiant/The regime of the insignificant
L’insignifiant règne, il imposerait même sa loi au pays. La motion de censure déposée par SYRIZA à l’encontre du gouvernement Samaras a été et comme prévu rejetée, il faut le dire, dans l’indifférence quasi-générale. Du côté du parti de la Gauche radicale on se félicite certes “de la fragilisation du gouvernement, suite à la défection d'une élue pasokienne”, et quant aux coalisés du côté obscur de la force et de la Troïka, tel Antonis Samaras en personne, ils estiment alors que “le gouvernement accomplira sa mission jusqu'au terme de la législature, autrement-dit jusqu’en 2016”. En Thessalie et après la récolte, le maïs a été très mal vendu cette année, la crise règne, et elle impose certainement son prix.
Saturday, 9 November 2013
Du non-droit mal payé/Lawlessness poorly paid
Le journal télévisé de l’ERT est désormais diffusé depuis le côté extérieur du grillage qui entoure le bâtiment, lui-même entouré du cordon des MAT, les célèbres CRS grecs. Jeudi 7 novembre déjà, de l’après-midi au soir, le vaste monde de la gauche grecque était sur place. Ces gens venus presque... nombreux, veillent alors devant le siège de la radiotélévision publique autogérée et cependant expulsée. L’ambiance était comme on dit bonne et chaleureuse, l’émotion et l’amertume en plus. C’est vrai aussi qu’en Grèce, on prend encore le temps de veiller les morts ou de préparer les résurrections, c’est selon.
Thursday, 7 November 2013
ERT la deuxième mort/ERT's second demise
Nous ne nous attendons plus qu’au pire. Résignés, nous assistons depuis ce matin tôt à l’envahissement par les forces de l’ordre des locaux de la radiotélévision publique autogérée ERT. L’arbitraire de la dictature Samaras et de la Troïka n’aurait pas de fin. Le quartier a été bouclé, les policiers ne laissent entrer plus personne à l’intérieur du bâtiment, même pas, les députés de l’opposition. Et ceux qui en sortent ont les yeux bien rouges. Lors des dernières minutes d’émission de la radio ERA-ERT, on a entendu en direct la voix du policier s’adressant au journaliste: “Ce sont vos affaires ici ? Oui, le sac de couchage et le reste... Prenez-les et partez”. Surtout le reste. Temps alors si redoutables.
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SYRIZA
Wednesday, 6 November 2013
Petites fournitures en grève/Small supplies on strike
À Athènes on manifestait assez massivement ce mercredi sous la pluie, journée de grève générale... symbolique oblige. Hier, les représentants de la Troïka conspués par les manifestants ainsi que par certains passants du jour, avaient été évacués par une autre issue, c’était pour quitter les locaux du ministère des Finances, nécessairement escortés par des policiers.
Saturday, 2 November 2013
L'article 458A et le sang/Article 458A and blood
Sous le régime de la Troïka les jours se suivent et elles ressemblent fort à des nuits. Manolis Kapelonis 22 ans et Yorgos Foundoulis 26 ans sont les deux membres de l’Aube dorée assassinés ce soir à Néo Héraklion, quartier situé au nord d’Athènes. Des inconnus (au matin du 2 novembre) ont alors ouvert le feu devant les locaux du parti néonazi abattant de plein sang froid le deux jeunes. Un autre blessé est hospitalisé dans un état très critique. D’après les premiers reportages, les assassins auraient même porté le coup de grâce en vidant leurs chargeurs sur les victimes. Le vent athénien est fort mauvais en ce moment.
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Friday, 1 November 2013
Europe
Aux informations ultimes du jour final d’octobre, on annonce la prochaine baisse des salaires pour un demi-million d’employés-rescapés dans le commerce. La convention collective de la branche pénètre alors la constellation des dispositions mémorandaires, ces salariés perdront ainsi entre 13% et 55% de leurs rémunérations. Et quant au petit garçon de Serres, ville du nord de la Grèce, mort dans l’ambulance qui le conduisait à Athènes la semaine dernière, pour lui déjà, la Troïka c’est... du passé impénétrable. À l’âge de deux ans et demi et souffrant du cœur, son opération a été repoussée depuis plusieurs mois. Les “restrictions” imposées au seul hôpital pour enfants pratiquant ce type d’opérations... n’autorisent que la pratique d’une seule journée de chirurgie par semaine. Ce n’est pas un accident mais alors la règle. Le ministre de la Santé et de la Mort, Adonis Georgiadis a même déclaré récemment: “Le système de santé ne peut plus accepter l'ensemble des citoyens”.
Saturday, 26 October 2013
Esprits ordinaires/Ordinary minds
Nos univers se décomposent chaque jour davantage. Les liens sociaux ne tiennent parfois plus qu’à un fil dans un pays tant transformé, où tout semble alors bancal et trébuchant. Stamatis rencontré par hasard au centre-ville et que je n’avais pas vu depuis plusieurs mois, a désormais les yeux qui brillent trop... au soleil de l’effondrement. Il venait alors de menacer un employer de “sa” banque.
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Wednesday, 23 October 2013
La Grèce Fantôme/Greece the Ghost
Pour l’auteur, la parution de son œuvre serait déjà un aboutissement. C’est autant un moment de bilan alors nécessaire, voire un temps de la juste pause. Je dirais donc que la parution de mon essai cette semaine en France, relève d’un cas... presque conforme.
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Panagiotis Grigoriou
Tuesday, 22 October 2013
La dignité en marche/Dignity in motion
J’ai rencontré ces marcheurs mardi 22 octobre au matin et au premier étage du bâtiment de la radiotélévision publique ERT. Autogérée comme tout le monde sait et avec succès depuis juin dernier. Manolis Stathopoulos de Thessalonique et les siens, sont ces gardiens des écoles... ainsi “supprimés” d’une seule rature du mémorandum, il y a quelques semaines. Manolis et ses camarades étaient partis à pied de Thessalonique pour rejoindre Athènes. Arrivés lundi 21 octobre au soir, après 24 jours de marche, ils ont été accueillis en héros par le personnel... combattant de l’ERT, où ils ont pu passé la nuit.
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Social fight
Monday, 21 October 2013
La musique de la lune/The music of the moon
La petite musique de la Troïka ne passe plus. Vendredi dernier 18 octobre, les élèves ainsi que les enseignants des lycées musicaux comme on les appelle ici, manifestaient devant le ministère de l’Intérieur. De nombreux postes d’enseignants restent vacants et les ministères impliqués se refusent à tout déblocage des crédits nécessaires. D’autant plus que la prise en charge du coût des cantines scolaires ainsi que du transport pour ces élèves, fréquemment virtuoses et surtout généralement venus d’assez loin, fut portée vers les communes et ensuite vers les régions, lesquelles s’y déclarent d’emblée incompétentes car elles n’ont pas les ressources nécessaires.
Friday, 18 October 2013
La hauteur des symboles/The height of symbols
Un homme âgé de 26 ans s’est jeté jeudi 17 octobre au matin du pont de Rion-Antirion, il relie le Péloponnèse à la Grèce continentale ? C’est le pont avec la deuxième plus grande longueur de tablier haubané au monde après celui du viaduc de Millau. C’est ainsi on dirait que nos suicides prennent ainsi... une certaine hauteur dans les symboles. Un autre homme “mais un immigré”, précise alors une certaine presse, menaçait de se suicider toujours jeudi, cette fois, depuis les hauteurs du RER athénien. Il a été sauvé et aussitôt mis en état d’arrestation... pour “entrave à la circulation”. Un troisième homme, qui menaçait de ce même acte ultime depuis le toit de l’hôpital KAT mercredi dans la matinée, a été également sauvé. Décidément tous ces symboles... seraient de saison.
Monday, 14 October 2013
Les exilés du propos/Exiles' ramblings
Nos manifestants du vendredi 11 octobre avaient le pas lourd et le visage crispé de tristesse. Leur cortège amaigri et immobilisé durant un long moment devant le “Parlement”, fut ainsi “bien encadré” par les policiers du jour. Fin de parcours. Ces femmes et ces hommes ce sont des hospitaliers qui bientôt se retrouveront au chômage, c'est-à-dire “en disponibilité” d’après le langage administré par le gouvernement. Or désormais, manifester en Grèce de 2013 relève moins de la protestation revendicative des temps anciens que d’une presque... anthologie poétique sur la mort sociale.
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Friday, 11 October 2013
Des extrémismes/About extremisms
À Athènes cette semaine il a plu. Devant le bâtiment de l’Académie la statue d’Adamántios Koraïs, mort à Paris en 1833, notre érudit et digne représentant de l'esprit des Lumières, certes en d’autres temps était en deuil. L’ultimatum du ministre éphémère prendra fin bientôt. Les recteurs des Universités devront fournir leurs “listes d'évaluation” de leur personnel administratif rapidement, car “de toute manière listes ou pas, les mises en disponibilité auront lieu quoi qu'il arrive”, précise-t-on du côté du para-pouvoir qui nous gouverne.
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Extremism
Monday, 7 October 2013
Traversées/Crossings
Il y a des moments où notre temps restant finit par s’emmurer pour de bon. C’est seulement dans ce sens, que certains se décident cependant d’y échapper... comme ils le peuvent, c'est-à-dire, en le brisant. Ultimes recours. Je me trouvais sur l’île de Chios pour un bref séjour parmi mes amis, lorsque la nouvelle venue avec la houle d’en face et de l’île de Lesbos, mit son terrible grain de sel dans nos débats déjà bien animés. Pavlos Fyssas venait d’ailleurs tout juste d’être assassiné par l’Aubedorien Yorgos Roupakias. Depuis Kardamyla sur l’extrémité nord de Chios, et au beau milieu de nos causeries, nous jetâmes alors un regard bien muet vers les montagnes de Lesbos.
Saturday, 5 October 2013
Cartons d'automne/Cartons of autumn
Les jours passent, nos expressions se gavent immodérément du temps présent, et à l’aube, il fait déjà bien frais pour la saison. À peine plus que dix degrés Celsius à Athènes ce samedi 5 octobre au réveil, tout le monde commente l’événement alors davantage que la politique dite courante. Forcément, les athéniens se préoccupent d’emblée et d’un peu trop tôt de leur chauffage. Le calvaire c’est alors pour bientôt car tout le monde redoute le froid dans l’appauvrissement... et autant son contraire, c’est ainsi que les marchands de bois livrent de la sorte leurs premiers clients. Après tout et à l'automne, ce n'est pas le froid qui chasse les hirondelles, comme dirait, certes en d’autres circonstances l’auteur de “L'amour sans le faire”.
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Wednesday, 2 October 2013
Le lièvre et le logos/The hare and the logos
Les bonnes nouvelles s’avèrent parfois fort mauvaises. Le contraire est tout autant vrai, et surtout en Grèce par les temps qui courent. Ce matin 2 octobre, parmi les quatre des six députés de l’Aube dorée qui comparaissent devant les juges d'instruction, les trois (premiers ?) ont été libérés sous contrôle judiciaire, dont, Ilias Kassidiaris, porte-parole du parti il y a encore peu. La mise en libération des élus néonazis, bien qu’inculpés “d'appartenance à une organisation criminelle”, aurait pu être interprétée comme étant une bien mauvaise nouvelle, sauf que malheureusement nous devrions nous en réjouir. Et ceci pour une raison si évidente et qui pourtant échappe (ou “échappe”) complètement aux éditorialistes du journal “Le Monde”.
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Saturday, 28 September 2013
Le piège/The trap
Notre histoire durablement immédiate s’accélère de mercredi noir en samedi obscur. Aucun répit. Depuis que “nos” ultimes pantins de “l'ordre nouveau” ont assassiné Pavlos Fyssas, c’était mercredi 18 septembre, et jusqu’à la journée de ce samedi 28 où, les députés de l’Aube dorée ont été mis en état d’arrestation, le temps a été bien court, trop court même. Les tenants de notre régime méta-démocratique, ceux-là mêmes qui ont violé à maintes reprises notre Constitution, offrant entre autres aux escrocs et spéculateurs internationaux et sur un plateau, le pays entier, se rebifferaient enfin contre les enfants nazillons du Pirée. Étrange... Depuis ce matin la Grèce est sous le choc, “j’ai le pressentiment que le pire est imminent, quelque chose va alors se passer, tout devient trop grave et obscur”, paroles du matin, d’un pêcheur amateur près du Pirée justement.
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Troika
Friday, 27 September 2013
La crise tue/The crisis kills
Notre temps était déjà un temps fascisant, mais nous le savions déjà. L’étonnant c’est que certains prétendent le découvrir seulement maintenant. Certains... et parmi eux certainement des journalistes. Tandis que les anciens de la vieille “Elefterotypia” d’avant 2013, c'est-à-dire l’essentiel de l’équipe actuelle au “Quotidien des Rédacteurs”, Kostas Vaxevanis et bien d’autres, n’avaient pas cessé de rapporter les faits et gestes de l’Aube dorée depuis des années, une certaine “grande” presse au service du régime du mémorandum s’alarme alors tout d’un coup depuis une semaine. Comme si, l’assassinat de Pavlos Fyssas était le premier.
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Saturday, 21 September 2013
De l'instrumentalisation soutenable/Sustained Manipulation
Certains événements lorsqu’ils se précipitent trop, ils relèvent alors souvent d’une dimension beaucoup plus profonde, et cependant accompagnatrice discrète des évidences. Pavlos Fyssas tout jute enterré, son meurtrier quant à lui, a agit avec le professionnalisme des tueurs engagés. On le sait d’après les témoignages directs. On a aussi entendu ce cri déchirant, des parents de Pavlos qui n’ont pas hésité à remettre même certains “grands journalistes” à leur véritable place.
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Thursday, 19 September 2013
Enterrements/Funerals
Pavlos a été inhumé ce midi. Devant les kiosques d’Athènes jeudi matin, il y a plus de monde que d’habitude. On regarde et on lit les titres des journaux. Personne n’ose s’exprimer. “Vous représentez 15% en termes d'influence et vous commettez un meurtre. J'ai honte d'être Grecque, j'ai honte d'élever mes enfants dans un pays d'assassins. Vous provoquez en moi de la honte et du dégout. Honte aux policiers de l’unité DIAS, ils ont préféré observer pour n’intervenir qu’après le meurtre. Bon voyage mon ami, que la terre te soit légère et que la chanson des ‘Premiers morts’ t’accompagne”, message laissé par une mère à l’endroit où Pavlos Fyssas est tombé mercredi soir, grièvement blessé par le couteau de l’aubedorien Yorgos Roupakias.
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Wednesday, 18 September 2013
Le dernier match/The last match
La nuit dernière dans la banlieue de Keratsini près du Pirée, Pavlos Fyssas a été grièvement blessé par un individu se réclamant de l’Aube dorée, selon les reportages du jour, et d’après sa première déposition suivant son arrestation. C’est tard dans la nuit à l’hôpital où il a été transféré, que Pavlos est mort. L’Aude dorée, côté officiel nie toute implication, pourtant tous les témoignages prouvent le contraire, Panagiotis Fyssas, le père de Pavlos évoque même “un coup de poignard d' un assassin professionnel et qui a directement atteint le cœur de Pavlos”. Son fils, artiste de hip-hop proche de l’extrême gauche dont le nom d’artiste était “Killah P”, avait alors 34 ans. Certains policiers alors aussitôt alertés et qui se trouvaient à proximité “n'ont pas pu agir car ils attendaient des renforts” précise un communiqué de la police. La Grèce corps et âme, ses enfants du Pirée et le crépuscule. Pays dans un temps mort... au beau milieu d’une semaine de presque mobilisation syndicale.
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Saturday, 14 September 2013
Glorieuse rentrée/Glorious return
La crise retrouvée, c’est Athènes qui reprend tous ses mauvais esprits dans un quotidien lourd, et décidément de tout temps. On manifeste ici ou là de manière sporadique, et le grand nombre des anonymes authentiques s’occupant de sa survie, plus personne ne croit aux “prévisions positives” et autres infantilismes érigés en “logos” politique par Antonis Samaras. Comme lors de son allocution durant un très bref déplacement à Thessalonique la semaine dernière. Et quant au vieil homme qui occupe tous les jours un bout de trottoir rue d’Athéna, lui, ne propose même pas de salades, mais un peu d’ail et quelques maigres fruits.
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Wednesday, 11 September 2013
Les hommes entiers de l'Archipel/Upright men of the Archipelago
L’île d’Astypalaia ne vit pas forcement que du tourisme. Les bergers rencontrés se prétendent toujours heureux et satisfaits de leurs richesses à quatre pattes, cela dit, multipliées par quelques milliers de têtes. Ils pensent même que l’heure semble être venue, pour enfin confirmer et surtout reconnaître leur suprématie... sur l’avenir. De la simplicité et de la netteté, ordonnant des actes équivalents sur le plan moral. Si l'on en croit les apparences déjà, agrémentées... de la petite ruse, car effectivement, un certain comportement humain y serait toujours impliqué.
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Tuesday, 10 September 2013
Musique des îles/Music of the Islands
Sa face brulée au soleil, l’été grec du blog se termine de toute évidence en mer Égée. Et on se sent saisi du même coup de vent qui à soufflé si fort cette année depuis juillet au point même, et aux dires des habitants de l’île, d’avoir tant perturbé “la saison”. La leur, et d’abord celle des vacanciers. L’autre “Grande dépression” n’occupe pas le devant de la scène ici, telles sont les apparences en tout cas. Entre le théâtre du monde et l’île d’Astypalaia il y aurait tout un l’Archipel, même si, l’heure du bilan c’est toujours en septembre.
Saturday, 31 August 2013
Vol direct/Direct flight (A pun for Pickpocket)
La crise, c’est l’accumulation de certains faits et gestes marquants, voire, manquants. Nos petites histoires, s’imbriquant à sa version... hautaine, vue d’en haut comme on dit parfois. Sur un trottoir bondé de monde ce matin, j’ai enfin... partagé à mon tour, l’expérience qui consiste à se faire dérober son maigre et unique portefeuille. C’était au Pirée, près de la gare. C’est ainsi, qu’une certaine reprogrammation... à la “Greek-Crisis”, s’impose désormais par la force des choses, ainsi que par... la splendide aporie de son auteur.
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Friday, 30 August 2013
“Privaticemos a Aristóteles” (Privatize Aristotle)
D’après les symboles ou les usages, voire, certaines apparences, l’été grec s’achève bel et bien en août. Tel est le ressenti des athéniens en ce moment, sauf que nos derniers... aoûtiens, ce sont des manifestants, s’agissant des agents de l’Éducation dite “Nationale” ou de la Santé “Publique”. Place Omonoia, les cireurs de chaussures et les vendeurs de billets de loterie attendent désespérément leurs clients, visiblement, l’engouement populaire n’est plus. D’ailleurs cette semaine, le “Parlement” a adopté un amendement initiant la privatisation de la Régie de la Loterie “Nationale”. Sans doute, un effet de l’été qui s’achève.
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Wednesday, 28 August 2013
Les métropoles du Chaos/Metropolis of Chaos
Athènes retrouve ses dysmorphoses humaines habituelles, ses orgues de Barbarie, enfin, ses brisures d’attente et d’espoir. Août se termine. Les touristes ne sont pas encore partis et les athéniens, déjà de retour se racontent leurs vacances. De même que nos mendiants, également de retour. À l’image de cette femme, elle est souvent en train de pleurer près du métro, ou de son voisin de vieillard ainsi que d’un jeune et nouveau mendiant rue d’Athéna. Ce dernier représente visiblement les “derniers venus”, cache ainsi son visage et se tient à l’écart des autres. En plein soleil, assis presque à même le sol rue de la fille de Zeus.
Saturday, 24 August 2013
L'obsolescence de l'homme/The obsolescence of man
Depuis nos cinq hôpitaux athéniens supprimés de la semaine dernière, le temps est à l’évacuation les malades. “Il faut dire que les sociétés ne changent pas facilement et tous ceux, qui n'arrivent pas à s'adapter, alors ils meurent”, avait déjà affirmé dans un tweet Adonis Georgiadis, ministre de la “Santé” d’Antonis Samaras et ancien du parti d’extrême-droite, LAOS. Août finissant, été décidément rigide et... murmure troïkanne: “C’est la compétitivité qui compte avant tout, la Grèce n'est plus un problème, même si, sa population devrait disons-le diminuer suite à la politique d'ajustement économique qui d’ailleurs, est loin de s’achever”.
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Neoliberal politics
Wednesday, 21 August 2013
ERT. Staff are continuing to broadcast
ERT. Le personnel continue de diffuser
Moniteur ERT en ligne via ertopen.com
Notre site soutient le droit du peuple grec à l’information, la lutte du personnel de ERT et retransmet depuis le premier jour, le 12 juin 2013, le programme radiophonique de ERA, ainsi que le programme télévisuel de ERT via les services mises à disposition par l’Union Européenne de Radiotélévision [UER].
Depuis la décision de l’UER d’arrêter le streaming au 21 août à 09:00 CEST, nous continuerons nos retransmissions depuis la plateforme ertopen.com, tant que les moyens techniques nous le permettront.
En même temps nous nous associons à la pétition au président de l'UER, Jean-Paul Philippot, pour la reprise de la transmission du signal de l’ERT.
ERTopen.com |
* Première publication: le mercredi 21 août 2013 à 10:00
Rideau de la dette/The debt curtain
D’après le philosophe Günther Anders, la “honte prométhéenne” serait celle que l'homme éprouverait face à sa finitude, comparée à la perfection des machines. À tort. Et notre dernière situation... prométhéenne à nous tous ici du côté d’Athènes, ainsi que la honte qui lui serait liée, pour ne pas dire l’hybris, résulte de cette “faute fondamentale” et civilisationnelle qu’est l’euro, par... excellence “monnaie technique”. Depuis un moment déjà, la presse insiste, chiffres à l’appui, sur la pauvreté qui touche désormais la moitié des Grecs et ceci au moment même, où Yannis Stournaras exige “la levée nécessaire des derniers obstacles d’ordre juridique”, et qui empêchent pour l’instant la saisie de la résidence principale pour dettes. “Sinon, les banques perdront toute leur crédibilité et le système s'effondrera”, affirme-t-il. Décidément, la question, ou plutôt l’aporie, n’est guère économique, mais civilisationnelle.
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Friday, 16 August 2013
“Ladri di biciclette”
Nous observons médusés toutes ces dernières mutations ahurissantes autour de nous. Fatalement, nous nous observons aussi. De toute évidence, la “crise” c’est du sable mouvant. Et nous ignorerions à son propos, le poids que notre société pourra encore supporter. Depuis mercredi dernier dans les quartiers ouest d’Athènes, la présence policière est très visible, suite à la mort de Thanasis Kanaoutis âgé de 19 ans. Sans ticket valide, il avait sauté ou il a été poussé du trolleybus après avoir subi la violence physique et verbale du contrôleur et peut-être du machiniste. “Nous sommes tous chômeurs dans ma famille...” auraient été ses derniers propos d’après certains témoins. Depuis, et sur les murs du quartier, les graffitis qui apparaissent ne portent qu’un seul message: “Vengeance”. Des machinistes sur la ligne cette même ligne 12 du trolleybus ont été aussitôt agressés d’après le porte-parole de leurs syndicats, N. Xydakis joint par les journalistes de la télévision “SKAI” par la suite.
Monday, 12 August 2013
Sabordages/Scuttling
La Grèce prépare activement son 15 août, et aux dires de tout le monde se prépare aussi, à “ce qui arrivera en septembre”. Les rues d’Athènes sont de plus en plus désertes cela devient enfin perceptible, sauf que rien ne se répète plus à la manière du passé. Même pas l’histoire. Le voisin d’en face qui ne part pas en vacances non plus s’occupe de son grenadier qui penche sous le poids de ses fruits, les boutiques, les brasseries et même certains kiosques sont fermés pour cause de congés annuels. Aux fermetures définitives, s’ajoutent celles du mois d’août, la saison se superpose ainsi au temps qui fait. Cette drôle de première guerre géoéconomique du 21ème siècle ne fait que commencer, on le sait désormais... mais en Grèce, nous serions en vacances.
Wednesday, 7 August 2013
Figues et raisins/Figs and grapes
En cette saison, les figues apparaissent enfin sur les étalages des primeurs ou sur les charrettes des marchands ambulants. Sur les étals du marché central, le poisson est abondant sauf que nous préférons attendre plutôt la dernière heure, c'est-à-dire vers 15h, pour en acheter à moitié-prix. L’été pour une fois demeure entier, Athènes se vide peu à peu mais plus complètement, tandis que sur le Lycabette, les nombreux touristes s’avouent toujours si émerveillés du panorama qu’offre sur Athènes, cette colline, point culminant de notre ville.
Friday, 2 August 2013
Amorgos et la dignité/Amorgos and dignity
Depuis un moment déjà, notre pays plonge pour de bon. Certains analystes d’ici et d’ailleurs nous annoncent même le pire pour la dite rentée. D’ailleurs, depuis cette semaine, les listes contenant les noms des fonctionnaires qui seront licenciés circulent officiellement, entre les ministères et la sphère Internet. Donc c’est fait. Athènes se vide toutefois relativement, et quant à Amorgos, l’île du très grand bleu, elle plonge à sa manière depuis quelques jours dans la tristesse. L’archipel du pire, alors on y est. Un retraité, habitant d’Arkesini d’Amorgos s’est en effet suicidé mardi 30 juillet au matin. Il n’aurait pas supporté le licenciement de son fils, musicien à l’orchestre symphonique de la radiotélévision publique ERT. À Arkesini, petit hameau au sud-ouest du chef-lieu appelé Chora, et comme ailleurs sur l’île c’est le choc.
Monday, 29 July 2013
L'hétéroclite/Motley crew
En ce moment sur le marché historique d’Athènes les touristes se mêlent aux autres badauds du dimanche. Jusqu’à la bousculade. L’hétéroclite connait ses heures de gloire, on en vend partout et même à la sauvette. Car, à part les récupérations de toutes sorte, on sait aussi que de nombreux objets et ustensiles volés dans l’agglomération, y trouvent également leur... aboutissement, pour ce qui tient de la gestion... de leur chaîne logistique. Pas loin, du côté de certaines galeries, on suggère alors que l’art côtoie la crise sans rougir, tandis que par un certain goût pour l’hétéroclisme et pour l’inédit... la carte postale, ou plutôt son concept, devient... souvlaki, autrement-dit, “brochette à la grecque” pour ces excursionnistes.
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Friday, 26 July 2013
Au pays des ellipses/In the land of ellipses
L’été hélas ne changerait pas grand chose à nos syllabismes, à ellipse et à répétition depuis déjà trois ans. L’ellipse, c’est à dire “le manque” en grec, qui n’est plus qu’une figure de style. Stergios l’électricien, venu réparer une petite panne dans l’immeuble d’en face l’autre jour en sait quelque chose. Une toute petite bricole en réalité, sauf que les locataires en avaient fait de cette affaire une priorité absolue: “On a beau changer les ampoules de la partie droite de l’entrée, toujours pas de lumière. Les cambrioleurs finiront par nous repérer, il faut dire que nous avons été victimes de vols par effraction à deux reprises et moins d’un an”. De toute évidence, Stergios n’admet plus les figures de style d’avant, sauf pour ce qui est de la qualité de son travail: “Nous avons été réduits à l'ellipse permanente. Les cambrioleurs sont d’abord les gouvernants et ensuite les escrocs internationaux. Les affaires vont très mal. L’épouse de mon associé s’est pendue il y a deux mois, elle ne voyait plus... le bout de l’ellipse. Désormais, ma femme s’occupe souvent aussi de leurs deux enfants. L’horreur”.
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Tuesday, 23 July 2013
Nuits d'Athènes/Nights in Athens
Manifestement, ce mois de juillet n’est plus comme les autres. En cet été 2013 nous nous éloignons alors bien davantage du passé. Et nous nous éloignerions même autant entre nous, certains liens deviennent plus distants, étant donné, que nos solidarités n’ont... plus rien d’automatique. Une certaine Grèce des côtes et surtout des îles, plus touristique que jamais, se détache à sa manière et jusqu’à un certain seuil déjà, du “sort commun” et des amertumes de la capitale. Récemment, et ceci durant le même jour, François Hollande et Jean-Claude Juncker ont visité l’île d’Ulysse en mer Ionienne à bord de yachts luxueux, sauf... qu’ils n’avaient pas choisi la même baie... preuve si l’en est que l’Europe est toujours grande, d’après le “Quotidien des Rédacteurs” daté du 23 juillet en tout cas, qui rapporte la nouvelle. Le titre de l’article est évocateur rien que par son apparente simplicité: “Vacances en Grèce”. On peut alors soupirer, notre pays, bien qu’occupé par les... seigneurs Sith de la dette demeure attractif, ceci explique peut-être cela.
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Thursday, 18 July 2013
Dans une colonie/In a colony
Sur son fauteuil roulant, Stélios Kymbouropoulos donnait déjà le ton, la lettre et surtout l’esprit du courage et de la l’indignation, cette dernière transformée en amertume deux ans après la place des “Indignés”. C’était mardi 16 juillet au soir, place de la Constitution. Stélios, psychiatre talentueux ayant exercé à l’hôpital Attikon et handicapé, aime de toute manière le contact de la sociabilité. Pour ce mardi soir, il avait même suggéré aux manifestants d’apporter des bougies, pour les allumer à temps lors du rassemblement, “comme si c'était une fête d'anniversaire”, nous dit-il.
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Monday, 15 July 2013
Herr Schäuble chez les imbéciles, les idiots et les vulgaires/Herr Schäuble among imbeciles, idiots and the mondane
Ainsi soudainement, le néant idiot rend l’âme si folle, écrivait il y a déjà un moment notre poète Yorgos Sarandaris. “Antonis Samaras, Yannis Stournaras et Pandelis Kapsis sont des imbéciles, des idiots et des vulgaires”, déclare depuis Paris le réalisateur Roviros Manthoulis dans une interview accordée à l’hebdomadaire “To Khoni” du 14 juillet, s’agissant toujours et encore de la fermeture de la radiotélévision publique ERT, et tout autant de “l'invention” de la nouvelle “Régie”. Sauf qu’en Grèce de l’été 2013, le néant idiot gouverne, et le ridicule finit par tuer.
Friday, 12 July 2013
Toujours le dimanche/Always on Sunday
Il était grand temps déjà. En ce juillet 2013 la réalité dépasse et de loin les pires cauchemars de “l'autre temps” et pour tout dire... d’un certain anthropospécifisme. Sissy, notre amie ainsi que grand témoin ayant participé à l’aventure du film documentaire “Khaos”, commence tout juste à réaliser ce que les scénaristes du primo-mémorandum avaient déjà visualisé. S’agissant évidemment du découpage et des autres éléments du tournage. “Je croyais que mon poste d'enseignante obtenu sur concours, relèverait de l’immuables, et ceci finalement quoi qu'il arrive. Eh bien... je constante que non. Mon amie Anna effondrée, vient de me téléphoner. Son nom figure sur la liste, elle perd son poste. Elle connaîtra alors le chômage comme tout le monde”. Voilà pour le dernier numéro de la séquence. Sissy, Anna et tant d’autres sont bel et bien dans le film.
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Saturday, 6 July 2013
Le tricot de la Destinée/Knitwear of Destiny
Décidément, nous flottons dans un espace virtuellement fatidique. Le “nouveau gouvernement” a prêté serment mardi 25 juin, la presse d’hier en faisait déjà sa Une, sans pour autant attiré davantage les regards que d’accoutumée. Déjà, au soir du lundi 24 juin nous avions assisté à un de ces moments agités, dont le monde usuel et usé des médias habituels en raffole, s’agissant des dernières tractations du “grand instant” prétendument politique. Les journalistes sur Real-FM, ou ceux des chaînes de télévision Méga et ANT1 ont ainsi dramatisé l’insignifiant... à outrance. Günter Anders aurait dit à leur propos que manifestement, “ils tricotent les destinées de notre monde fantôme” sauf que l’histoire, et d’autant plus cette dernière histoire purement et politiquement fictive, nous abuse au point que nous croyons en être les véritables témoins, les véritables acteurs et même les véritables victimes.
Monday, 1 July 2013
Greek souvenirs
En un an seulement, notre pays s’est transformé en cette nouvelle planète des singes au Sud-est européen. Sauf que contrairement au récit de Pierre Boulle, les “singes” de la forêt troïkanne seraient plutôt des espèces dominées, abruties et sidérées. Les élections de 2012 sont déjà loin, très loin même, ainsi notre humanité se réduit jour après jour à un état animal, comme on se le dit alors souvent, ce qui relève déjà de l’euphémisme. L’immense... rapport forcé, exercé sur la société que constitue la politique du mémorandum durable, finit par transformer tous nos liens, du reste bien précaires, en... sociabilité anthropophagique. Heureusement dans un sens, qu’à défaut d’autres résistances efficaces, une certaine prise de distance vis-à-vis des événements, ou sinon l’inconscience tout simplement, nous permettraient de tenir encore. Sinon, c’est par habitude que nous tenons, mais aussi grâce à l’été.
Thursday, 27 June 2013
Le tricot de la Destinée/Knitwear of Destiny
Décidément, nous flottons dans un espace virtuellement fatidique. Le “nouveau gouvernement” a prêté serment mardi 25 juin, la presse d’hier en faisait déjà sa Une, sans pour autant attiré davantage les regards que d’accoutumée. Déjà, au soir du lundi 24 juin nous avions assisté à un de ces moments agités, dont le monde usuel et usé des médias habituels en raffole, s’agissant des dernières tractations du “grand instant” prétendument politique. Les journalistes sur Real-FM, ou ceux des chaînes de télévision Méga et ANT1 ont ainsi dramatisé l’insignifiant... à outrance. Günter Anders aurait dit à leur propos que manifestement, “ils tricotent les destinées de notre monde fantôme” sauf que l’histoire, et d’autant plus cette dernière histoire purement et politiquement fictive, nous abuse au point que nous croyons en être les véritables témoins, les véritables acteurs et même les véritables victimes.
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Friday, 21 June 2013
AmERTume/Bitterness
Le soi-disant drame politique du jeudi soir aurait pris fin ce vendredi matin. La nuit la plus courte s’achève sur un rien encore trop long. Antonis Samaras dans son allocution de minuit, a précisé “que nous ne retomberons pas dans nos pêchés du passé, les reformes se poursuivront d’ailleurs sans relâche”. L’esprit d’un certain Protestantisme ainsi que celui du méta-capitalisme très certain, triompheraient alors. ERT appartiendrait déjà à la mémoire collective et sa survie, en somme relative, ne serait que très provisoire. Et au petit matin, la dite Gauche démocratique, le parti de Fotis Kouvelis a quitté le gouvernement, découvrant post mortem “toute l'imposture démocratique dans la gestion du dossier ERT, un problème qui n’est pas épidermique”, telle fut la déclaration, si profondément nocturne, de Fotis Kouvelis.
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Fotis Kouvelis
Tuesday, 18 June 2013
Apparences trompeuses/Deceptive appearances
C’était hier, lundi matin, que nous avons découvert la première piraterie saisonnière de la semaine, à savoir l’émission du signal NERIT, par la plate-forme numérique privée Digea. Car c’est sous l’acronyme NERIT, c'est-à-dire “Nouvelle Radiotélévision Grecque et Internet”, que devrait naître par “césarienne politique” autant que par “césaropapisme mémorandaire” du ministre de l’Économie, ce groupe audiovisuel censé succéder à notre vieille ERT. Sauf que le... solide préfabriqué de la Troïka et d’Antonis Samaras vient d’être partiellement sanctionné hier 17 juin soir par le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative grecque, laquelle a annulé “de manière temporaire” la décision du gouvernement, et ordonné la réouverture de l'ERT jusqu'à la constitution d'un nouvel organisme audiovisuel public.
Saturday, 15 June 2013
En avant lente/Slow ahead
La démocratie, c’est d’abord la conjoncture joyeuse et émouvante. Et si possible en plus, une civilisation dont le faisceau de circonstances participe pleinement à la construction du fait politique. Depuis déjà la cinquième journée consécutive, des centaines d’employés poursuivent l’occupation du siège de l’ERT à Agia Paraskevi. À part l’immense manifestation permanente de soutien, ce rassemblement se transforme également en un grand événement culturel. Ainsi, l’orchestre de la radiotélévision publique grecque a donné un concert plus qu’émouvant, durant plus de six heures vendredi 14 juin au soir. Oubliant les crispations ou les tristesses, une partie de la Grèce au moins, retrouve sa conjoncture joyeuse, et ce n’est pas rien, indépendamment dirions-nous, de toute portée politique immédiate.
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Thursday, 13 June 2013
Les ondes de la guerre/The airwaves of war
Depuis ce jeudi matin la foule qui entoure le bâtiment de la radiotélévision publique ERT est immense. L’avenue Mesogeion est fermée à la circulation, la pluie tombe par intermittence, et les milliers de manifestants se disent fort déterminés. Suite à l’appel à la grève générale lancé par les principaux syndicats grecs, du privé et du public pour protester contre cette mise à mort, cette journée de mobilisation se transforme également en une journée... de la guerre des ondes.
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EBU (European Broadcasting Union): Monitor ERT online
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EBU - UER (European Broadcasting Union - Union européenne de radio-télévision) |
Requiem
Il y certains événements dont la portée peut aussitôt s’avérer incalculable. Dans ce sens, nous serions déjà sortis de l’économisme et peut-être bien de sa mécanique hors-pair au service d’une dictature implacable. Tel est d’ailleurs le sujet du jour depuis avant-hier, “finalement notre régime est bien plus dangereux qu'une dictature, car nos tyrans portent toujours cette robe déchirée de la Démocratie”, disait une jeune femme dans un café athénien situé près d’une clinique et s’adressant au gérant de l’établissement. Le silence ainsi imposé aux radios de service public ainsi qu’à ses chaînes de télévision est d’abord ressenti comme un manque, une perte, voire une disparition. Une disparition mais qui s’ajoute à tant d’autres depuis l’instauration en Grèce depuis 2010, de ce régime politique bien particulier, car “légitimé” par le trauma perpétuel.
Wednesday, 12 June 2013
Mort subite/Sudden death
La “mort subite” de la radiotélévision publique ERT, provoquée par le gouvernement “grec” a été annoncée ce mardi 11 juin à 17h20. Ce même soir vers 22h, le ministère de l’Économie dans un communiqué a précisé “que la société ERT n'existe plus. Désormais, et en attendant la mise en place de la nouvelle structure, son successeur n’est autre que le ministère de l'Économie. Toute émission doit alors cesser à la fin du programme de ce soir minuit. Toute infrastructure doit rester intacte”. La Troïka est à Athènes, sa “gouvernance” surtout.
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Memorandum
Thursday, 6 June 2013
No Signal
Le quotidien de la dite crise, deviendrait presqu’un insoluble nœud gordien. Sur-le-champ, notre société émet des signaux bien contradictoires. Tout y est, tout s’y retrouve pêle-mêle, car nous croisons chaque jour et à chaque coin de rue, pratiquement toute la palette des destins individuels et collectifs dans la précarité du moment. Sur le port du Pirée jeudi matin, les navires desservant les îles de l’Égée avaient presque pu appareiller comme par “temps normal”, et seuls certains marins évoquaient encore dans leurs discussions au café de l’embarcadère, la mobilisation de la veille. Quant au vieux Agios Georgios, ce “Ro-ro/passenger ship” de 1972, amarré depuis mardi soir, il ne reprend visiblement sa traversée vers Sifnos, Serifos et Milos que ce vendredi.
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Wednesday, 5 June 2013
De la souillure/About defilement
Parfois, certains mirages nous viennent d’assez loin. “Jour après jour, les événements dramatiques qui nous traversent finissent par incarner tout simplement la vie. Ce qui est grave se mêle à l'insignifiant et au bout du compte, à la médiocrité la mieux incarnée par notre temps, et d’ailleurs, dans toute sa splendeur. Nous poursuivons alors tous, cette quête sempiternelle dans ce que l'homme produit de plus social, mais à ceci près: au lieu de revendiquer un toit, un voyage, ou une excursion, nous revendiquons plutôt un morceau de pain. Mille et une remarques, et autant de réflexions traversent chaque jour mon esprit, et j’aurais certainement pu les annoter sur ce carnet, sauf qu’elles disparaissent dans l’oubli, au beau milieu de l’insignifiance de tant d’événements quotidiens”.
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Sunday, 2 June 2013
Gens tristes/Sad people
Au soir du mercredi 25 mai 2011, le poète Yannis Varveris avait déjà salué ses amis dans un café à Halandri près d’Athènes. Il prit un taxi qui l'emmènerait chez lui au centre-ville, au numéro 51 de la rue Homère. Alors qu'il était assis sur la banquette arrière et que le véhicule roulait lentement à cause de la chaleur, personne n'a remarqué le moindre bruit. Yannis a dû certainement se rappeler de son poème: “En galopant dans un taxi”, et peut-être même chuchoter ses derniers versets. Il a dû penser surtout, que rien n’est accidentel.
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Wednesday, 29 May 2013
Idéodromes de la crise/Ideologies of the crisis
La presse du dernier moment se focalise sur le retrait du projet de loi-cadre “antiraciste”, avant même qu’il ne soit déposé. La Nouvelle démocratie craignant l’influence de l’Aube dorée, déjà si évidente en son sein, a vite montré “ses” limites car elle abandonnerait finalement la partie, tandis que les deux autres “formations restantes”, et de toute évidence cosmétiques, le PASOK et la dite Gauche démocratique, se sont montrées outrées, laissant apparaître leurs limites à travers l’insignifiant. Et on apprenait ce mercredi matin du 29 mai, que ces deux “formations” s’apprêtèrent à déposer une proposition de loi allant dans ce sens très prochainement. La Gauche radicale s’indigne, puis, quant à la société et pour ce qui est de ses limites, elles demeurent toujours mystérieuses. Sauf qu’entre-temps, et on vient de l’apprendre également, le gouvernement prépare une loi dite “d'encadrement et de délimitation du droit de manifester”. Courants et vents dominants d’une époque visiblement dominée par ses zones d’ombre.
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Monday, 27 May 2013
Temps caricatural/Caricature time
De retour à Athènes depuis les pays centraux du continent, on sent alors le futur si proche et saisissant, s’agissant bien entendu d’un bien autre futur qui s’y prépare. Déjà que les grands médias continentaux, ainsi que le meilleur de la doxa ambiante ignorent désormais “nos” affaires, disons grecques. Le temps ne ment pas du côté d’Athènes, un policier vient de se suicider ce lundi dans les toilettes de son aéroport international, tandis que sur certaines affiches on peut lire à propos d’un spectacle déjà désuet car datant de plusieurs moins: “C'est en tant que pays que je meurs. Le passé, le présent et le futur d’une société qui s’effondre”. Ce qui n’est pas de l’avis de tout le monde, et fort heureusement.
Monday, 20 May 2013
Plan B
L’été grec offre parfois encore ce faux goût d’invulnérabilité généralisée, comme dans une démocratie de masse bien trop mûre. Ce n’est qu’un goût certes agréable, et de ce fait “toujours bon à prendre car déjà, nous n’avons plus froid dans nos appartements”, aux dires des athéniens et des autres habitants du territoire helladique, surtout en ce temps des pénombres historiques avérés. D’autres, prétendent que de nombreux citadins auraient définitivement quitté la ville pour nos campagnes ou pour nos îles à l’instar des voisins de palier, qui bien que propriétaires de leur appartement, ont quitté Athènes pour Chios, leur île dont ils sont originaires.
Sunday, 19 May 2013
Café décroissance/Coffee decline
Café décroissance à Lausanne, “Grèce: Décroissance de masse ou effondrement ?”
Invité: Panagiotis Grigoriou
Il y a trois ans, un jour de mai 2010, le gouvernement grec annonça son défaut sur sa dette et la Troïka (FMI, UE, BCE) fit irruption dans la vie quotidienne des grecques. Des experts furent envoyés et mirent le pays sous leur tutelle. La recette appliquée est connue et longuement éprouvée dans de nombreux pays du “Tiers-monde”: privatisations et coupes budgétaires à tout va. Résultat: une décroissance brutale de 20 % et un effondrement économique digne d'un état de guerre.
Saturday, 18 May 2013
Thursday, 16 May 2013
Sieste citoyenne/Citizen siesta
Ailleurs qu’à Athènes, les parcs et les jardins publics peuvent parfois favoriser la sieste... citoyenne, comme cette semaine, près de la forteresse à Trikala, dans la région de Thessalie. La Grèce peut alors s’assoupir, la “grève” des enseignants a tourné au fiasco, sauf que le gouvernement a déjà saisi l’occasion pour froisser la “Constitution” et pour en finir avec le droit de grève par la même occasion, le pire est toujours à craindre. Les syndicats enseignants quant à eux, après avoir tergiversé durant une petite semaine, se sont rendus à l’évidence: se mettre en grève en période d’examen pour les élèves, alors qu’on a déjà vu passer trois phases du mémorandum sans réellement réagir, c’est d’abord triste et surtout, cela prouverait la fin du syndicalisme institutionnalisé, issu du siècle précédent. Fin des classes.
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Monday, 13 May 2013
L'heure du fantôme/The hour of the ghost
En ce lundi 13 mai, les gros titres des journaux sont consacrés à la grève des enseignants, pressentie et non décidée, et néanmoins déjà interdite de fait, par la “réquisition préventive” des intéressés, “car une telle mobilisation en période d'examens scolaires, porterait attente à la paix sociale et nuirait de façon caractérisée à la santé publique”, d’après le décret du ministre Arvanitopoulos. Hier 13 mai à Chalkidiki, nos... aborigènes habituels, horrifiés par l’or et par ses exploitants venus d’Athènes et d’ailleurs déforester leur région, ils ont dû affronter une fois de plus, les unités plus spécialisées que jamais, de la police de notre régime méta-démocratique. Certains femmes même, affirment avoir été frappées par les MAT, les CRS grecs. C’est un tournant, dans la guerre à bas voltage menée contre les habitants, à Chalkidiki ou ailleurs en Grèce. Authentique... temps de chien.
Saturday, 11 May 2013
Chine nouvelle/New China
Le premier Ministre du presque pays Antonis Samaras prépare son voyage officiel en Chine, prévu pour le mercredi 15 mai, au grand pays d’ailleurs, du milieu, et de Sun Yat-sen. D’après la presse du jour, les conseillers... samaritains sont déjà bien fébriles, ils ont dû enchaîner réunion sur réunion ces derniers jours pour ainsi “préparer” les mêmes arguments: “La Grèce est belle et attirante, elle offre des opportunités et, bientôt, elle ira même mieux”. Tandis que nos éditorialistes soulignent déjà “l'importance de ce déplacement officiel”, les caricaturistes et illustrateurs en profitent à leur manière pour proposer leur vision de l’événement. Ceux par exemple de l’hebdomadaire satirique et politique To Pontiki du jeudi 9 mai, ont imaginé un “Antonis Samaras chinois”, ou encore “la Grèce en petit chien tenu en laisse par son maître allemand, qui le présente ainsi au partenaire chinois”. Une autre caricature de l’hebdomadaire, représente la Grèce et toxicomane, tenue par la main par Antonis Samaras jusqu’au dealer du quartier qui n’est autre que l’U.E., allusion faite au versement de la tranche “d'aide financière”, accordée lors du récent Eurogroupe, car ici on utilise le terme “dose” pour définir chaque tranche de ce type. Sauf que la Chine semble bien trop lointaine pour la plupart des Grecs pour qu’ils y songent réellement, quant à la “dose”, elle évoque plutôt et par antithèse, notre ancien monde supposé mélodieux mais qui s’est définitivement englouti. La “dose” c’est alors et surtout un bruit, un bruit de fond, un vacarme même, désormais fondamental.
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Tuesday, 7 May 2013
Île de Pâques/ Easter Island
Sur certaines îles de la mer Égée le vent fréquent, puis les conjonctures et leurs érosions dont celles des habitants et des habitudes, jadis si justement décrites et analysées par les ethnologues tels que Margaret Kenna ou Bertrand Vernier, échapperaient quasiment et aux dires des insulaires, à la dernière des crises, la nôtre. Îlots pirates et terres d’exil en d’autres temps, toujours desservis par les traversiers des “lignes stériles”, autrement-dit, ces liaisons maritimes lentes et peu fréquentes. Il faut patienter désormais durant douze heures de voyage jusqu’au Pirée, au lieu de dix il y a encore trois ans, depuis cet archipel des géomorphologies alors immuables à l’échelle des hommes, aux paysages si âpres et aux démographies si exigües. On y vivrait prétendument même en autarcie... mais par-dessus tout et d’abord, d’un certain tourisme à la petite masse... critique.
Wednesday, 1 May 2013
Fête du travail/May Day
Ce matin, les rues d’Athènes respiraient la normalité pour ne pas dire la banalité. En cette journée de la dite fête du travail... c’était décidément sa fête. Les boutiques étaient ouvertes, tout comme les banques, visiblement plus importantes que jamais, et seul le métro ne desservait que certaines stations centrales, “pour de raisons de sécurité et sur l'ordre de la Police, pour cause de rassemblements”. À pratiquement 30% de chômage officiel et après que le gouvernement ait décrété “le report de ce jour férié”, on ne pouvait guère s’attendre à mieux. Le travail n’est plus, et de ce fait, il n’aura plus besoin de symboles. Signe tangible de l’ère nouvelle et de fin de régime, l’après 1945 européen se terminerait quelque part entre 2010 et 2013.
Sunday, 28 April 2013
Prisons budgétaires/Budgetary prisons
Souvent en Grèce, ce sont certains moments paisibles qui nous rappellent un passé encore trop récent. Comme ce vendredi matin du 26 avril, cet unique client sur la terrasse d’un bistrot du vieux centre d’Athènes. La météo déjà clémente, nous apprécions enfin l’appréciable pendant que les syndicats s’apprêtent à manifester Place de la Constitution pour le premier mai. Le gouvernement avait pris “soin” de transférer ce “jour férié” après Pâques, le dimanche 5 mai, mais en vain. Déjà en ce dimanche soir du 28 avril, les centrales syndicales, ainsi qu’une bonne partie de la gauche grecque, dont Syriza et le syndicat PAME -ce dernier étant proche du KKE, le parti communiste-, ont manifesté sur cette même place contre l’adoption, pourtant inéluctable, de la “grande loi coup de balai”, invariablement, mémorandaire et anticonstitutionnelle. Sans surprise, le “Parlement” a “décidé” autrement, rejetant la requête des députés Syrizistes. Le Mémorandum IV est en vue, comportant les “licenciements immédiats” tant attendus dans la fonction publique et bien d’autres... merveilles, et encore une fois, en un seul article digne d’un roman fleuve, et en une seule et unique “loi”. Le pouvoir législatif n’est que sa propre caricature en cette fin de régime.
Wednesday, 24 April 2013
Nulle part/Nowhere
Nous sommes bien loin des “sociétés d'abondance originelle”, d’après Marshall Sahlins et s’agissant des chasseurs cueilleurs de jadis. À travers son essai relativement récent: “La découverte du vrai sauvage. Et autres essais”(2007), le grand anthropologue américain suggère aussi, que la vraie pensée et pratiques sauvages seraient peut-être celles du capitalisme occidental. Et ce temps de mémorandum (et du mémorandum 4) en Grèce et en Europe du Sud, serait indéniablement et tragiquement proche de la civilisation d’Erewhon, imaginée par Samuel Butler vers la fin du 19ème siècle. S’agissant évidement d’une anagramme de nowhere, c’est-à-dire, “nulle part”.
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Monday, 22 April 2013
Plans travelling/Travel plans
Nous avons maintenant acquis la certitude que nous changeons définitivement de modèle politique et social. Ce sera ou presque, une émanation d’un certain passé remodelé dans sa variante la moins enviable, comme le pensent alors certains. Déjà, chaque fois que l’histoire se répète, le prix humain augmente, on peut donc s'attendre aisément au pire. Sauf que l’histoire ne se répète pas et que le pire est en gestation. Vendredi midi, le 19 avril, des retraités venus de toute la Grèce et répondant à l’appel de leurs organisations syndicales, ont défilé au centre-ville d’Athènes pour dénoncer la politique d’austérité et pour dire stop à la mise à mort économique qui concerne désormais toutes les générations du pays. “Nous, nous finirons bientôt... d'avoir mangé notre dernier pain. Malheur à vous autres, malheur à nos enfants et à nos petits-enfants, c'est surtout pour eux que nous sommes venus manifester”.
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Thursday, 18 April 2013
Fraises de saison/Strawberry season
Notre société émiettée, et sur la voie étroite de l’anthropophagie structurelle et structurante, remplira bientôt tous les critères de l’âge nouveau. C’est ainsi qu’à Manolada dans le Péloponnèse, des immigrés travaillant dans la production de la fraise... décidément de saison, qui ont osé réclamer leurs salaires impayés depuis six moins à leur patron néo-esclavagiste, ont été blessés, dont quatre grièvement. Les faits se sont déroulés mercredi 17 avril au soir, lorsque des hommes armés et chargés de superviser le travail des immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Les surveillants, ont utilisé des carabines pour disperser les travailleurs immigrés, deux cent personnes environ ainsi rassemblés réclamant leurs soldes. Temps de crise, aussi vécu et pratiqué via ses... authentiques rapports entre le capital et le travail, en passant par le racisme récurent, ce dernier, notons-le, n’aura pas attendu la crise pour agir... comme un grand.
Tuesday, 16 April 2013
Temps étriqué/Tight times
La politique du mémorandum appliqué s’approfondie chaque jour davantage, d’où cette série d’extinctions en tout genre. Certes, la Troïka, “a trouvé une fois de plus un terrain d'entente avec le gouvernement”, et nous voilà alors rassurés... dans notre plus grande proximité avec le précipice individuel et collectif depuis bien longtemps dans ce pays. Les meurtres et les suicides se multiplient ces derniers jours, et ceci, malgré le beau temps comme diraient certains. Ce printemps 2013 est déjà si amère, évidement davantage que celui, électoral mais finalement trompeur de l’année dernière. Samedi matin, un cinquantenaire, chômeur depuis trois ans s’est immolé par le feu au beau milieu d’un carrefour fréquenté des quartiers nord de l’agglomération. Il est mort, hier, lundi midi 15 avril à l’hôpital.
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Friday, 12 April 2013
Glissements et glissades/Slips and slides
Les glissements et les glissades de toute sorte s’installent peu à peu dans notre quotidien sous le régime de la Troïka. Ce qu’il reste des droits liés au travail est balayé, tout comme le travail, lui-même. Maria, 36 ans, journaliste au chômage rencontrée au centre d’Athènes cette semaine, s’apprête à quitter la Grèce pour le Qatar, son frère y est déjà depuis un mois: “Je n'en peux plus. Je vis actuellement en vendant mes biens, meubles, bijoux ou livres. Cette situation ne peut plus durer. Je n'ai plus envie de rien, ni lutter, ni manifester, ce ne sont pourtant pas les raisons qui manquent, mais avant tout, je dois m'assurer de ma propre survie, précise et concrète, c'est-à-dire, pouvoir me nourrir chaque lendemain. J’ai vu dans un reportage qu’à Thessalonique on embauchait pour un travail de bureau à mi-temps et le salaire proposé c’était 180 euros par mois. Il y a eu pléthore de candidats et le poste a été aussitôt attribué. Celui qui l’a décroché finalement, il s’est proposé pour 120 euros par mois. C’est ainsi que je réalise alors combien nous sommes déjà pulvérisés et réduits à néant, je vais partir”.
Tuesday, 9 April 2013
Les terrorismes de la crise/The terror of the crisis
Nos nouvelles ne s’améliorent pas en ce moment. La météo athénienne redevient clémente mais c’est à peu près tout ce que l’on peut tirer du temps présent. Ce n’est décidément pas en ce mois d’avril qu’on osera enfin envisager sérieusement notre destinée. Et à notre place, “nos” visiteurs de la Troïka, œuvrent sans relâche pour nous préparer un avenir à la juste mesure du méta-capitalisme mutant, autrement-dit de l’aberration. Dimanche soir assez tard, c’était le 7 avril, les délégués troïkas n’étaient pas encore sortis du ministère des Finances, situé sur la dite “partie basse” de la place de la Constitution. Les caméras et les rares reporteurs attendaient paisiblement cette sortie pour en finir, de même que les policiers et autres hommes des MAT, les CRS grecs. Il n’y avait que les limousines blindées, garées devant le ministère qui interpelèrent finalement les regards des passants et encore. Au même moment, sur la “partie haute” de la place, des comités citoyens anti-mémorandum avaient organisé un rassemblement, et en même temps, “concert de résistance dans l'adversité” selon les organisateurs. Il n’y avait pas grand monde, sauf que les participants avaient le sourire, sous le nez des troïkas c’est peut-être un signe.
Saturday, 6 April 2013
Au citoyen inconnu/To the unknown citizen
Dimitris Christoulas s’est suicidé il y a un an, pratiquement jour pour jour, place de la Constitution. Il s’est tiré une balle sous un arbre anonyme, devenu depuis, un autre lieu de mémoire, à quelques mètres à peine du monument du soldat inconnu sur cette même place. Par un hasard de la micro histoire par ce gros temps anthropophage, je me trouvais place de la Constitution quelques minutes seulement après le suicide de Dimitris et ensuite, j’ai vécu directement cette traînée de poudre émotionnelle et symbolique, qu’a été la propagation de la nouvelle de bouche à oreille à Athènes et par les médias. Jeudi soir, ce 4 avril, à l’anniversaire de sa mort, des citoyens anonymes, pour certains d’entre eux issus du mouvement de Mikis Theodorakis, se sont recueillis devant ce même arbre, pas très nombreux il faut toutefois préciser, mais déterminés et entiers.
Thursday, 4 April 2013
Hestia/Vesta
Nous nous enfonçons dans la crise à travers son développement décidément durable, nous tous, sauf cette composante du Démos plus aisée que jamais (?), celle des “beaux” quartiers de la capitale car en tout cas, elle devient trop visible aux yeux des autres. Et pour ce qui relèverait finalement de l’altérité observée, voilà que rue Voukourestiou récemment, deux députés (ou conseillers politiques) du gouvernement de la troïka de l’intérieur, très affairés et si énervés, n’arrivaient même plus à se retenir: “Il y en a vraiment marre de tous ces chômeurs mon vieux. Je ne veux plus perdre mon temps accroché au téléphone à vouloir joindre les ministres. Nous avons autre chose à faire que de nous occuper des chômeurs, pour soi-disant leur décrocher un job. Du n’importe quoi. Je vais tout laisser tomber à la fin de la législature pour partir à l’étranger, tu m’entends”. Voilà, c’est dit et c’est bien clair au moins.
Wednesday, 3 April 2013
Liaisons stériles/Unproductive links
De toute évidence (restante), nous serions encore un peuple de marins. Les poètes et les écrivains d’ici, ont trempé leurs mots plus d’une fois en mer Égée, avant de les restituer à nous, et aux autres lecteurs du vaste monde et de l’infaillible. Les îles de l’Égée ainsi que Chypre, ont ainsi inspiré, comme tant d’autres républicains des lettres, nos deux prix Nobel de littérature, Georges Séféris (1963) et Odysséas Elýtis (1979), et il serait absurde de penser que leur univers se soit fait par hasard. Parmi ces îles, de nombreuses destinations, y compris dans les Cyclades sont desservies par ces liaisons maritimes que depuis déjà longtemps, les marins, les armateurs, les autorités et d’abord les usagers, les surnomment alors “stériles”. Et ceci bien pour cause, s’agissant de lignes subventionnées et dont la fréquence ainsi que l’âge des bateaux ont souvent laissé à désirer comme on dit communément.