Greek Crisis
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Saturday 24 August 2013

L'obsolescence de l'homme/The obsolescence of man



Depuis nos cinq hôpitaux athéniens supprimés de la semaine dernière, le temps est à l’évacuation les malades. “Il faut dire que les sociétés ne changent pas facilement et tous ceux, qui n'arrivent pas à s'adapter, alors ils meurent”, avait déjà affirmé dans un tweet Adonis Georgiadis, ministre de la “Santé” d’Antonis Samaras et ancien du parti d’extrême-droite, LAOS. Août finissant, été décidément rigide et... murmure troïkanne: “C’est la compétitivité qui compte avant tout, la Grèce n'est plus un problème, même si, sa population devrait disons-le diminuer suite à la politique d'ajustement économique qui d’ailleurs, est loin de s’achever”.


Autrefois, c'étaient les chars...”. Athènes, le 22 août

Donc la mort, rien que la mort et pas que dans l’âme. “Autrefois, c'était des chars, à présent ce sont les banques”, d’après ce graffiti d’un mur d’Athènes, ayant valeur de marqueur socioculturel dans un sens. Nous finissons par comprendre peu à peu. En attendant, les rues d’Athènes restent encore assez vides. Nous attendons la reprise... de la crise avec la rentrée “définitive” pour lundi prochain, ou pour celui d’après. Et nos écrivains, à l’instar de Yannis Xanthoulis, remarquent enfin que cet été, même la pleine lune des aoûtiens romantiques, n’aurait pas accompli son habituel (petit) miracle, “Quotidien des Rédacteurs” du 24 août.

Athènes, le 22 août

Sur la place de la Constitution, l’incontournable kiosque des vendeurs de petits pains restera fermé jusqu’à lundi 26 août, c’est vrai que l’essentiel de leur clientèle se compose de travailleurs ou plutôt de chômeurs et de flâneurs “se déplaçant en local” comme on dit. Ceux, qui apprécient enfin toute la consistance du petit pain du matin à moins d’un euro. Le temps des sandwiches leur serait alors révolu. “Désutopie” ainsi consommée... car à présent, ce sont évidemment les banques.

Le kiosque, place de la Constitution. Athènes, le 22 août

Les touristes, toujours nombreux quant à eux, auront éventuellement remarqué sur cette même place, ses monuments déjà assez discrets, mais fraichement nettoyés des graffitis et autres... “souillures” des manifestations de l’hiver et du printemps dernier. C’est vrai qu’ils sont si beaux à voir... et c’est tout autant vrai, comme vient de nous le rappeler le “Quotidien des Rédacteurs” cette semaine, rien que pour 2012 en Grèce, les statistiques officielles ont dénombré 5.654 manifestations, lesquelles ont mobilisé sur le terrain comme on dit, 171.423 policiers.

Monuments nettoyés place de la Constitution. Athènes, le 22 août

Sauf que le mémorandum n’a pas bougé d’un seul pouce. Les mendiants “attitrés” de la place de la Constitution ou des chiens errants mais répertoriés car parfois soignés, non plus. Toutefois, j’ai remarqué l’absence de certains mendiants aux alentours du 15 août, mais voilà qu’ils reviennent... comme les autres. Il n’y a que Venizélos du PASOK et du “gouvernement” qui, tout en poursuivant ses vacances dans les Sporades, réclame alors... comme il peut, le jet du “gouvernement de la République”, afin d’effectuer ainsi un nécessaire aller-retour à Bruxelles, pour lui ainsi que pour son épouse, leur évitant les fracas, dans la mesure où leurs vacances se prolongeront encore un peu, toujours d’après le “Quotidien des Rédacteurs” du samedi 24 août.

Place de la Constitution. Athènes, le 22 août

Mendiant de retour, place de la Constitution. Athènes, le 22 août

Certaines “fuites” (ou fuites) dans la presse ces derniers temps, révéleraient qu’à part Venizélos, “on aurait aperçu José Manuel Barroso naviguant dans les Sporades, ce dernier bénéficiant de l'hospitalité qui lui aurait été offerte par le propriétaire d'un grand yacht”. C’est alors vrai qu’en Grèce, nous ne connaissons pas qu’un temps de chien, quoi qu’on en dise, et de toute manière, cette “information” appartient à l’insignifiance.

Car nos soucis sont bien ailleurs. Madame Anna, une habitante du centre-ville depuis 1947 d’après ses dires car elle le répète sans cesse sans que l’on sache pourquoi, a provoqué un véritable... scandale l’autre jour dans sa rue à propos d’un chien, que son propriétaire laisse enchaîné durant plusieurs jours dans une cour d’une de ces “maisons d'époque” comme on dit, qui plus est, abandonnées depuis bien avant la dite “crise”: “Ce n'est pas possible. Penser que cette bête ne survivra qu'avec un peu d'eau et de nourriture. C’est nous qui l’apportons d'ailleurs à travers les grilles du portail. Il va falloir faire quelque chose, je vais dénoncer ce type à la police, paraît-il que c’est un Polonais”.

Le chien enfermé. Athènes, le 22 août

Pauvre chien, surtout... si c’est un Polonais. Le même jour dans ce quartier délabré du centre, j’ai remarqué ces drapeaux noirs sur la façade d’un établissement hospitalier: “Non à la fermeture”. Depuis, les malades ont été évacués. Visiblement... ils n’auraient pas été adaptés à la rigidité de l’été 2013. Et sans doute moins que le chien.

Drapeau noir sur un établissement hospitalier. Athènes, le 22 août

Évacuation des malades à Athènes. “Quotidien des Rédacteurs” du 23 août

Et pendent que les malades d’Athènes se faisaient évacuer, le camping municipal sur l’île d’Amorgos, devenu autogéré en juillet dernier, a été à son tour évacué trois semaines après son ouverture, car la mairie s’est soudainement rappelé du “vide juridique” et certainement des communiqués de l’Aube doré pour qui “ces anarchistes qui ne se lavent jamais, partent désormais à l'assaut des campings dans nos îles, il va falloir en finir avec ça”, “Quotidien des Rédacteurs” du 24 août.

J’ai aussi remarqué... comme par hasard ces derniers jours, une affiche sur un mur, annonçant une conférence dont le thème fut l’action des paramilitaires Grecs, ceux qui avaient servi sous l’ordre des occupants Allemands et du “gouvernement” de la Collaboration. L’histoire ne répète pas, cependant... l’Obsolescence de l’Homme n’est plus à prouver, et par un tel été finissant.

Les paramilitaires de la Collaboration”. Athènes, août 2013

Le voisin Christos n’a même pas de quoi mettre un peu d’essence au réservoir de sa voiture, rien que pour se rendre sur la plage en ce moment, sa femme et lui sont au chômage. Mon ami Ph. et pour cette même raison, s’enferme chez lui, ne voyant plus personne. C’est vrai que depuis un an, notre sociabilité encaisse un coup sévère. Peut-être parce que déjà et depuis la Troïka, la Grèce a perdu plus d’un tiers de son industrie d’après nos économistes ainsi qu’une petite moitié des emplois du secteur privé. Seul notre autre voisin Costas est parti en vacances à Paros et pour une petite semaine. Dans l’immeuble, c’est le seul à avoir conservé son activité de dentiste, de même que son épouse, toujours employée dans le privé. Un cas rare.

Dans un entretien accordé au “Quotidien des Rédacteurs” daté du samedi 24 août, alors vétéran d’une certaine gauche britannique, Tony Benn, affirme que “la Grèce n’est plus gouvernée par elle-même. Et au sein de l’Union Européenne, il ne faut aucunement espérer une quelconque solution venue d’en bas, c'est-à-dire des peuples, ni d’en haut, autrement-dit de la Commission de Bruxelles. Et ceci, parce que les vraies décisions au sein l’Union Européenne sont prises par ceux pour qui, il est impossible de voter. Il n’y a pas de démocratie au sein de l’Union Européenne”. Effectivement, et déjà la Troïka, c’est l’incontournable mécanisme de la méta-démocratie, on le sait aussi. C’est vrai qu’autrefois, c’étaient les chars.

Derrière leurs grilles, nos adespotes nous regardent quelque peu ahuris. Il faut dire que les sociétés ne changent pas facilement. Décidément ?

Adespote. Athènes, le 22 août




* Photo de couverture: Mur d'Athènes, août 2013