Greek Crisis
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Saturday, 14 September 2013

Glorieuse rentrée/Glorious return



La crise retrouvée, c’est Athènes qui reprend tous ses mauvais esprits dans un quotidien lourd, et décidément de tout temps. On manifeste ici ou là de manière sporadique, et le grand nombre des anonymes authentiques s’occupant de sa survie, plus personne ne croit aux “prévisions positives” et autres infantilismes érigés en “logos” politique par Antonis Samaras. Comme lors de son allocution durant un très bref déplacement à Thessalonique la semaine dernière. Et quant au vieil homme qui occupe tous les jours un bout de trottoir rue d’Athéna, lui, ne propose même pas de salades, mais un peu d’ail et quelques maigres fruits.

Place de la Constitution. Athènes, le 13 septembre

Place de la dite “Constitution”, les vendeurs et les vendeuses de billets de la loterie ex-nationale sont plus que jamais à leur place, nos sages chiens avec, nos touristes, ainsi que désormais, de nombreux étudiants et écoliers. La rentée des classes c’était certes cette semaine, sauf que dès lundi prochain, le syndicat des enseignants du Secondaire OLME, espère mobiliser le corps enseignant dans d’une grève de cinq jours, reconductible. Ce n’est pas si évident pourtant, déjà le syndicat des enseignants du Primaire n’a pas souhaité se joindre à cette grève, si ce n’est, que par une... action simplifiée, sur deux journées et à priori non reconductible.

Cependant, “on” démentielle le système public éducatif aussi brusquement que certaines terrasses place de la Constitution, changement de saison y oblige sans doute. Mon ami Dimitri, justement enseignant dans le secondaire, se retrouve depuis le premier septembre sur une île sans réelle affectation. Car depuis la suppression de nombreux postes “il est de trop”, donc il ne peut qu’attendre: “Soit je serai muté quelque part... entre la Crète et la frontière bulgare, soit et par manque d'affectation, je franchirai la porte de la sortie. Je vais seulement profiter de la grève pour retourner à Athènes et ainsi retrouver Clio et nos enfants. Il n’y a plus rien à faire”.

Place de la Constitution. Athènes, le 13 septembre

Et pour mon cousin Antonis qui vient tout juste de retrouver son poste d’enseignant dans le privé mais réduit de moitié, “le travail en Grèce est désormais réduit en pot de chagrin”. Ainsi, d’après les gros titres de certains journaux, “le chômage dans le rouge” ne cesse d’augmenter. Comme les suicides d’ailleurs, sauf que la presse n’en fait plus tellement l’écho, par effet de banalisation certainement, mais aussi, par une certaine “habitude suggérée”.

La hausse du chômage. “Quotidien des Rédacteurs” du 13 septembre

On manifeste donc, et toujours de manière sporadique du côté des universités où également, les premiers licenciements de leurs agents visent en premier lieu le personnel administratif. La Faculté de “Panteion” à Athènes ainsi que l’Université du Péloponnèse se mettront alors en “arrêt technique de quelques jours” à partir de la semaine prochaine, tout laisse croire que c’est aussi de saison !

Protestation d’Universitaires devant l'Académie. Athènes, le 13 septembre

Ainsi va la vie et la mort galope. Les premières structures d’enseignement privé et qui reprennent comme par hasard, l’ensemble du cursus alors récemment supprimé du secondaire technique, viennent d’avoir pignon sur rue, tiens ! Et déjà depuis Trikala en Grèce centrale, les rumeurs prédisent la future privatisation de l’hôpital de la ville. Lorsqu’on sait combien (et comment) les lois de finance ou fiscales sont directement rédigées par les agents du FMI et seulement ensuite adressées par courrier électronique à “nos ministres” pour exécution, on mesure alors toute la réussite du mémorandum et de la transformation troïkanne de la Grèce, évidemment, sous le haut patronage de l’Union Européenne.

Les historiens du futur en feront certainement un cas d’école, en ce qui relève de l’art et de la méthode, autrement dit, comment faire la guerre par d’autres moyens, la guerre sociale, la guerre économique, voire la guerre tout court. On le sait, on le comprend et je dirais même on le... digère en ce moment d’un bout à l’autre du pays et peut-être bien d’un pays à l’autre, entre Porto et Thessalonique. “Les paysans et les pêcheurs, ces électeurs pourtant historiques du PASOK et de la Nouvelle démocratie me le disaient encore cet été: le temps des illusions a pris fin... bien au-delà d’Athènes”, affirme Kostas Arvanitis, directeur de la Radio proche de SYRIZA, le 105,5.

Pistache d'Égine. Athènes, le 13 septembre

C’est d’autant plus vrai, qu’avec la prochaine pistache nouvelle d’Égine de 2014 ou de 2015, les Grecs découvriront en série illimitée, la seule retraite garantie désormais, des 360 euros par mois, en plus et c’est le comble, vraisemblablement versée suivant la seule “sûreté constituée restante”... à savoir l’hypothèque ! Car, d’après le reportage de notre hebdomadaire satirique et politique “To Pontiki” daté du 12 septembre, “les geôliers du totalitarisme hyper-libéral, préparent la prochaine étape de l'expérience - Grèce”, à savoir la mise sous hypothèque des biens immobiliers des Grecs, seule “condition pérenne restante” pour que les retraites puissent être versées après l’effondrement, d’ailleurs c’est pour bientôt, de l’ancien système dit par répartition.

Ce dernier, se trouve alors piégé par le chômage massif et la démographie déclinante du pays, dynamité aussi, par l’émigration provoqué et promue par les élites locale et troïkanne, et tout autant défait par les lois anticonstitutionnelles du... mémorandum total. C’est ainsi que le crime si hautement organisé, “découvre” alors que les Grecs sont très souvent propriétaires d’un bien immobilier ou d’un bout de champ quelque part “chez eux”.

Centre d'Apprentissage de la langue Russe”. Athènes, le 13 septembre

Stélios, mon neveu, s’apprête à rejoindre son frère Mihalis en Allemagne. Ils y feront... carrière dans la restauration et la brasserie appartenant aux Grecs des premières générations, celles qui sont arrivées en Allemagne entre 1960 et 1975. En six mois, plus d’une cinquantaine de jeunes ont quitté le village pour le pays d’Angela Merkel, s’y ajoutant à la centaine de ceux, déjà partis depuis 2012.

En ville aussi parfois et de plus en plus souvent, on entend ces gens qui évoquent un départ imminent, sauf que dans de nombreux cas, les préférences ou simplement l’envie de partir se portent vers ces pays qui ne font pas partie de la zone euro, voire, de l’Union Européenne. On regarde alors du côté des États-Unis, vers certains pays d’Asie ou d’Afrique, vers la Russie, voire parfois vers la Turquie, histoire de fuir Athènes - zone de guerre déjà économique, et ceci coûte que coûte.

Protestation devant un ministère. Athènes, le 13 septembre

Athènes, le 13 septembre

Au même moment, les initiatives d’économie solidaire et de survie se multiplient, à l’image de la revue “Skhedia” - “Radeau de sauvetage”, vendue exclusivement par de chômeurs accrédités. Ils sont nombreux ces... héros du néant accrocheur à sillonner les rues de notre capitale. Mais encore, les... initiatives des Aubedoriens se multiplient aussi hélas sur le terrain, comme cette agression très violente et très grave d’hier près du Pirée et dont les victimes, ont été les poseurs d’affiches du parti communiste, le KKE. L’aporie à résoudre par contre, demeure celle de la vente de la radiotélévision du KKE “902” à l’entrepreneur Vryonnis. Si cela se confirme, on aura alors du mal à comprendre cette “transaction”, d’autant plus, que l’homme d’affaires en question serait un ami d’Antonis Samaras, ainsi qu’un potentiel “bienveillant auditeur” des thèses de l’Aube dorée, d’après certaines sources. Espérons tout de même, qu’une autre version des faits sera enfin validée.

Vente de la revue “Skhedia”. Athènes, le 14 septembre

Une certaine presse grecque dont “To Pontiki”. Athènes, le 13 septembre

Notre ami Pavlos a été inhumé cette semaine au cimetière d’Aghia Paraskevi près d’Athènes, et notre voisin Christos, plus chômeur que nous, a enfin pu nous inviter chez lui boire un verre. Nous lui avons apporté du sel et du miel d’Astypalaia, l’île déjà bien loin en mer Égée.

À bord du ferry du retour, d’ailleurs bondé, un moine tout en discutant, scrutait l’archipel et peut-être l’avenir. Comme nous, comme Christos et comme tous les autres. Glorieuse rentrée !

En mer Égée. Septembre 2013




* Photo de couverture: Athènes, le 13 septembre