Greek Crisis
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Monday, 21 October 2013

La musique de la lune/The music of the moon



La petite musique de la Troïka ne passe plus. Vendredi dernier 18 octobre, les élèves ainsi que les enseignants des lycées musicaux comme on les appelle ici, manifestaient devant le ministère de l’Intérieur. De nombreux postes d’enseignants restent vacants et les ministères impliqués se refusent à tout déblocage des crédits nécessaires. D’autant plus que la prise en charge du coût des cantines scolaires ainsi que du transport pour ces élèves, fréquemment virtuoses et surtout généralement venus d’assez loin, fut portée vers les communes et ensuite vers les régions, lesquelles s’y déclarent d’emblée incompétentes car elles n’ont pas les ressources nécessaires.

Écoliers, musiciens et manifestants. Athènes, le 18 octobre

Pour ces élèves il y a de quoi déclencher l’alerte Amber, autrement-dit, cette alerte à grande échelle mis en place d’abord aux États-Unis et au Canada lorsqu'une disparition d'enfant est signalée. Ce qui disparait certainement, c’est leur école ainsi que leurs rêves et au même titre que leurs talents. “Vous serez incapables de détruire ce que vous ne comprenez pas”, pouvait-on lire sur une banderole. Triste musique. Je me souviens avoir visité une école de ce type bien singulier, j’étais l’invité d’un ami qui à l’époque y enseignait.

Je me souviens donc des élèves, des musiques, de tout ce travail dans le renouvellement des musiques traditionnelles grecques et des musiques tout court. À Rhodes par exemple, ce n’est que depuis la création d’un tel établissement public que toute une pratique musicale, celle de la “tsambouna” (cornemuse), pratiquement éteinte à Rhodes, a ainsi pu renaître.

La solidarité c'est notre arme”. Athènes, le 18 octobre

Devant, et à l’intérieur de la cour de l’Université d’Athènes ce même jour il y avait autant effervescence humaine. Son personnel très inquiet, attend toujours l’issue finale de sa “mise en disponibilité”, autrement-dit, de leur licenciement en langage... domestique et qui ne soit pas celui de l’euphémisme des “gouvernances”. “Cantine autogérée de la faculté de Droit. Les recettes seront versées à la caisse du personnel administratif en grève. La solidarité c'est notre arme”, explique à l’occasion l’affichette collée près du portail de l’Université.

Devant cette même université, les touristes observent les drapeaux noirs et apparemment ils nous comprennent, il y a certainement photo comme il y a colère et alors deuil.

Touristes et drapeaux noirs. Athènes, le 18 octobre

La petite musique de la Troïka ne passe décidément plus. Antonis Samaras ainsi que son ministre des Finances Yannis Stournaras laissent alors filtrer ces fuites rodées sur leur prétendu (?) ras-le-bol, déjà d’ailleurs (trop) vu. La Troïka aurait perdu toute sa tête et ses subalternes dépêchés à Athènes auraient même oser téléphoner à Yannis Stournaras pendant que ce dernier se trouvait à Bruxelles lors d’un récent sommet, pour ainsi l’admonester car il aurait accordé une hypothétique et évidemment rachitique allocation-chauffage aux plus démunis de notre Baronnie (émission de Yorgos Aftias, télévision SKAI au matin du 21 octobre).

N’empêche, Antonis Samaras effectue un voyage (officiel) surprise à Malte et surtout en Italie ce lundi, officiellement il est question d’immigration, “officieusement c'est surtout avec Enrico Letta qu'il sera question d'adopter une attitude commune face aux pays du Nord, c'est-à-dire face à l'intransigeance de l'Allemagne. Au préalable, Antonis Samaras qui n'ose plus téléphoner à Angela Merkel...”, (Real-FM, le 21 octobre). Sauf que nous demeurons bien dubitatifs face à tout cela et pour cause.

Entre-temps chez SYRIZA c’est la presque mini-scission. Sa mouvance gauche sous Panagiotis Lafazanis n’admet pas l’adoption sans vote au préalable par la direction du parti, d’une attitude qui consiste à s’accorder avec la Nouvelle démocratie et le Pasok, sur la procédure à adopter visant à faire adopter par le Parlement, l’interdiction du financement du parti de l’Aube dorée. Ce qui pose effectivement problème quant au supposé compromis entre le parti d’Antonis Samaras et celui de la Gauche radicale (?), tient de l’usage de l’article 187A du code Pénal, qui ferait ainsi de l’Aube dorée “une organisation terroriste” et pas seulement criminelle.

Après avoir tant dénoncé la “théorie des deux extrêmes” si chère au Samarisme le plus virulent, il est étonnant que la ligne dirigeante chez SYRIZA tombe ainsi dans un tel piège. Sauf si il va falloir considérer dans pareil cas (comme le fait le parti du “Plan B” ainsi que le KKE - Parti communiste), la candidature d’Alexis Tsipras au poste du président de la Commission Européenne, ce même “Alexis Tsipras (Syriza) - qui - tend à nouveau la main aux sociaux-démocrates à Vienne pour sauver l'Europe d'elle-même”.

Reportage sur les musiciens et créateurs d’instruments en Crète. “Quotidien des Rédacteurs” du 19 octobre

Christos le voisin est enfin parti travailler ce lundi matin. Cela lui fera presqu’une semaine de labeur pour ce mois d’octobre, c’est exceptionnel. Un médecin spécialiste qui en ce moment fait construire une résidence secondaire sur une Cyclade proche aurait promis d’engager Christos. Moralité évidente, les Cyclades ont toujours la côte et certains médecins... encore bien les moyens.

De son côté, mon ami journaliste qui a retrouvé du travail, et même trop d’ailleurs, n’est pas rémunéré depuis presque quatre mois. C’est encore une nouvelle réalité pour ceux qui ont la chance de travailler dans ce pays. Les ouvriers du chantier naval de Skaramanga quant à eux, n’ont pas été payés depuis plus de 18 mois.

En plus de cela, le scandale des sous-marins livrés depuis l’Allemagne demeure entier, alors entier en politique comme en économie... sous-marine. SYRIZA réclame la mise en place d’une commission d’enquête, Evangelos Venizélos alors ministre de la défense sous Papandréou à l’époque, passe à l’attaque contre Avramopoulos, ministre actuel à ce poste lequel “ne veut plus couvrir les méfaits de la gestion passée” d’après la presse du (tout dernier) moment. Étrangement, une cale sèche flottante située près des deux sous-marins est sur le point de sombrer depuis samedi soir 19 octobre, suite à une cause qui reste inconnue, et les rumeurs courent depuis, évoquant un probable sabotage, tandis que le ministère de la Défense minimise l’incident car “de toute manière il n'y aura aucune incidence sur la sécurité des sous-marins”.

Vive le Général Tsakalotos”. Athènes, le 18 octobre

Mon ami journaliste ainsi que Christos le voisin ne s’intéressent pas aux “résistances” d’Antonis Samaras ou de Yannis Stournaras et encore moins aux sous-marins de la corruption présumée Germano-hellénique. Ils sont davantage préoccupés de la nouvelle augmentation effective depuis ce week-end... dans la double participation aux frais des soins (médicaments compris) par les assurés restants. “De fait, les assurés ne seront plus des assurés” déclare un médecin sur Real-FM, lundi 21 octobre.

La Grèce sous la ligne de flottaison attend son heure, qui tarde alors trop. Sur un boitier électronique du système de gestion automatique des feux de circulation estampillé “Siemens”, des inconnus ont rajouté un slogan à la gloire du général Tsakalotos. En 1944, il prit le commandement de la 3ème Brigade de montagne alors nouvellement créée, combattant ainsi les partisans de l'EAM-ELAS et de la Gauche, c’était bien à Athènes et en décembre 1944 en guise de grand prélude à la guerre civile. En 1948, à la tête du 1er Corps d'armée grecque, Tsakalotos contribua à la victoire de l'armée régulière au cours de cette même guerre civile. On en déduira que ces boitiers seraient et à leur manière, autant liés au dispositif permettant la régulation entre les usagers de la rue et... ceux de l’histoire.

Élèves, musiciens et manifestants. Athènes, le 18 octobre

Les musiques de la Grèce sont alors tristes sauf qu’elles nous aident à tenir. Il faut bien car il y aura un nouvel mémorandum en mai 2014. “Jusqu'en juin prochain nous connaîtrons l'enfer” a déclaré Yannis Stournaras au journal “To Vima” daté du 20 octobre. Déjà, à partir du 1er janvier 2014, la terre agricole cultivée verra sa taxation augmenter de 157 à 785 fois, si l'on en croit certaines sources ! En plus, tout usage de semence non déclarée et non réglementaire sera lourdement puni, autrement-dit, le mémorandum eternel c’est l’enfer des Cyclades... sans musique ni ensemences locales.

Nous irons... cependant nous établir sur la lune pour y trouver dès lors l’excédent budgétaire, exactement comme le préconiserait notre “Jules Verne-Samaras”, d’après nos caricaturistes. La lune est pleine, la coupe aussi.

Notre Jules Verne-Samaras. “Quotidien des Rédacteurs” du 19 octobre




* Photo de couverture: Élèves, musiciens et manifestants. Athènes le 18 octobre