Greek Crisis
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Saturday, 9 November 2013

Du non-droit mal payé/Lawlessness poorly paid



Le journal télévisé de l’ERT est désormais diffusé depuis le côté extérieur du grillage qui entoure le bâtiment, lui-même entouré du cordon des MAT, les célèbres CRS grecs. Jeudi 7 novembre déjà, de l’après-midi au soir, le vaste monde de la gauche grecque était sur place. Ces gens venus presque... nombreux, veillent alors devant le siège de la radiotélévision publique autogérée et cependant expulsée. L’ambiance était comme on dit bonne et chaleureuse, l’émotion et l’amertume en plus. C’est vrai aussi qu’en Grèce, on prend encore le temps de veiller les morts ou de préparer les résurrections, c’est selon.

ERT, journal télévisé du 8 novembre

Le “gouvernement” prétend évidemment que la seule radiotélévision publique est bien inévitablement la sienne, la DT, laquelle qui deviendra avec le (mauvais) temps la future NERIT. Et quant à nous, nous pensons tout simplement que ce pays “d'en haut”, n’est plus nécessairement le nôtre.

Et tandis que l’au-delà finit bien par se réaliser devant nos yeux comme derrière les grilles de l’ERT, “il n'y a que la résurrection, autrement-dit notre mobilisation, et elle-seule, qui finira par apporter la délivrance”, on entend ainsi dire ici ou là entre manifestants. J’ai toutefois remarqué qu’à travers toute cette (insuffisante) sociologie des gauches athéniennes, on n’avait plus tellement envie de faire la fête, comme en juin dernier par exemple, seulement plutôt d’agir sans savoir trop comment. J’ai seulement entendu dire ceux du “Plan B” que “toute la gauche doit prendre enfin ses responsabilités et ainsi aller au clash, autrement-dit mobiliser les gens et attaquer les MAT pour ainsi reprendre le bâtiment”. Une idée qui n’a pas l’air de faire son chemin je crois.

ERT, journal télévisé du 7 novembre

ERT, journal télévisé du 7 novembre

En attendant... les journalistes venus assez nombreux interrogèrent leurs collègues, certains n’avaient cessé que de commenter la nouvelle de la motion de censure à l’encontre du gouvernement déposé au Parlement par SYRIZA, tandis que les vendeurs ambulants de souvlaki et de sandwichs occupaient déjà les points stratégiques des lieux... laissés vacants par les MAT. Une bagarre a même éclaté tel un orage entre deux hommes pour une place de... libre marché sur le bitume, ce qui dans un premier temps a laissé tout le monde sans voix. Et les... arguments n’ont pas tardé... à tomber. “Moi, je suis Grec, alors casse-toi” ; “Conard, c'est en tant que Grec précisément que tu devrais déjà mieux t'exprimer dans ta langue”.L’anthropophagie... ce n’est pas qu’une doctrine politique visiblement.

Bagarre entre deux vendeurs ambulants. ERT, le 7 novembre

ERT, vendeurs ambulants du 7 novembre

D’autant plus que d’après certaines sources, les représentants des grandes firmes (Athinaïki Zythopoiia, Barilla Hellas, Unilever Hellas, Philip Morris, Henkel Hellas, Friesland Campina -NOYNOY, Kraft Hellas, Bic Violex, Nestlé, SCA Hygiene Products, Ytong-Thrakon) exigeraient depuis un moment déjà la généralisation du salaire mensuel mémorandaire, situé entre 250 et 300 euros par mois (pour un temps plein) ! Espérons... que ce n’est pas... tout à fait vrai, et que les intéressés démentiront... Depuis mars dernier, lorsque cette affaire fut divulguée par le quotidien “To Vima” mais qu’elle rebondit dans la presse en ce début novembre, seuls les représentants de la société Bic Violex ont préféré démentir.

En ce sens aussi, la politique de la Troïka ainsi que de sa... filiale en Grèce dont le “brand name”, sa... marque déposée, se nomment “gouvernement”, est une réussite incontestable. Le pays se transforme en une zone de non-droit... mal payé. On se souviendra pour la petite histoire que tout avait commencé en 2009-2010 par une dégradation de la note du pays par les... agences de notation, suivie d’une propagande sans fin sur “la nécessité de faire face au fléau de la dette”.

ERT, le 7 novembre

ERT, le 7 novembre

Lors du premier mémorandum de 2010, le piètre exécutant Georges Papandréou avait même précisé que “ces mesures ont alors un caractère provisoire et qu'au pire, dans deux ans, la situation serait rétablie”. La suite est connue. Nous sommes habités par le XXIème siècle... et tout le monde s’agite comme dans les années 1930.

Devant le siège de l’ERT et pendant que les correspondants de la presse étrangère interrogeaient les ERTiens, les journalistes du micro-État d’Athènes étaient sans cesse sollicités par la foule des presqu’anonymes. Costas Arvanitis, ancien de l’ERT, devenu... congédié politique peu avant la “mort subite” du 11 juin dernier, et depuis, directeur à la radio 105,5 de SYRIZA, ne pouvait manquer à l’appel. Il reste prudemment optimiste et quant à la motion de censure déposée par le parti de la Gauche radicale, “du moins, elle exercera de la pression là où il faut” m’a-t-il dit.

Manifestants et Costas Arvanitis à gauche. ERT, le 7 novembre.

Correspondants étrangers à l'œuvre. ERT, le 7 novembre

Les nuits tombent devant ERT et nos jours s’éteignent dans un hiver trop “européen”. Christos, le voisin au chômage ne s’intéresse pas à la motion de censure ni au sort de l’ERT. “J'ai dû fermer ma petite entreprise, j'ai tout perdu et je me bats encore, surtout maintenant pour tout juste survivre. Lorsque l’État ne trouve plus d’argent pour financer des indemnités chômage ou l’assurance maladie pourquoi alors financer ces gens ? Ils se croyaient à l’abri, eh bien voilà, qu’ils comprennent enfin ce que la vraie vie signifie. Je souffre, donc ils doivent souffrir. D’autant plus que nous n’avions pas besoin de payer tous ces gens pour ne travailler qu’à moitié...

Car en dehors de la (petite ?) sociologie des gauches du pays, la tarte de la société grecque... n’est pas de la même crème partout. Heureusement que certaines transcriptions des œuvres d’Euripide datant du 9ème et 11ème siècle restées ignorées jusqu’à nos jours, ont été découvertes récemment à la bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem par des chercheurs des universités de Göttingen et de Bologne... avec l’aimable contribution des nôtres, s’agissant des spécialistes en paléographie de la Fondation pour la culture de la Banque Nationale de Grèce. Sauf que cette nouvelle, d’abord révélée par le quotidien “Elefterotypia” n’aura pas fait le tour des médias. Pourtant elle est si importante !

Euripide. “Elefterotypia” du 5 novembre

L’ironie c’est que la direction du quotidien (“Elefterotypia”) qui doit trois mois de salaires à son personnel, propose l’échelonnement de sa dette sur six mois... à condition d’imposer une baisse de rémunérations de 30% d’ailleurs dès maintenant. Déjà que les salaires à “Elefterotypia” comme pour le reste représentent la moitié de ce qui fut pratiqué avant... la première décote des agences de notation, Euripide ne nous éclairerait plus je dirais.

On nous impose de financer nos propres salaires, déjà amputés de moitié et de surcroit... largement impayés. Honte et encore honte”, me disait hier un journaliste qu’y travaille.

La Grèce et sa mouise méta-démocratique, sa mention de censure et autant ses bouillons aux significations, tout surnage. Dimanche, au moment du vote au “Parlement”, le parti d’Alexis Tsipras appelle à manifester place de la Constitution, “Pour la Démocratie”. “Âme (rendue et)... profonde”.

“Âme (rendue et) profonde”




* Photo de couverture: ERT, le 7 novembre