Greek Crisis
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Tuesday, 14 January 2014

Le ridicule tue/Ridicule kills



Dans l’après midi et vers la soirée de ce 14 janvier notre ami Sakis 44 ans, est enterré par sa famille et ses proches. Il n’avait pas tenu le coup, comme Petros, enterré lui, vendredi dernier. Crise d’apoplexie ou apoplexie de crise, plus précisément en langage contemporain, ces effets visibles entraînant la mort de l’accident vasculaire cérébral. Hier lundi 13 janvier vers 8h du matin, mon cousin Costas s’est suicidé se jetant du 4e étage de l’immeuble où il habitait. Il est mort sur le coup “car il est tombé sur la partie bétonnée du jardin et non pas sur les arbres ou sur la pelouse”, d’après la police ainsi que les dires du médecin légiste. Dans certains pays le ridicule tue.

La partie bétonnée du jardin où Costas est tombé. Athènes, le 13 janvier

Costas était né il y 58 ans dans la campagne supposée profonde de la Thessalie en Grèce centrale. Commis à l’âge de 17 ans, il devint ensuite commerçant et ceci jusqu’à hier matin. Son activité subissait une baisse de 80% depuis les années de la dite “crise”, je restituais parfois mes discussions avec lui sur ce blog. Depuis six mois, il était très préoccupé rien qu’à l’idée d’évoquer la future et prévisible cessation de son activité.

Mon oncle Dimitri né en 1924, père de Costas et qui est le frère ainé de ma mère, pense que nous vivons dans une époque... logiquement inexplicable: “en 1944 je combattais les Allemands et leurs sbires bien de chez nous, l'arme à la main. Certaines familles dans notre village ont été décimées, pourtant, parmi les survivants personne n'avait pensé se suicider. Et nous mourions en plus de faim. Pourquoi alors Costas et en ce moment ?

Thessalie, terrain à vendre inondé en hiver. 2012

Au matin du 13 et avant d’apprendre la terrible nouvelle j’avais d’ailleurs remarqué une nouvelle fermeture d’un établissement de type restaurant et café. Je pensais ainsi aux... salades grecques (?) que mes deux contradicteurs racontaient avec autant de conviction lors de l’émission à laquelle j’avais participé sur RFI récemment, mentionnée précédemment sur ce blog. Dans le genre “La Grèce va mieux, il y a même un excédent primaire, la présidence au Conseil de l'UE est prometteuse...”. Pauvres gens, soldats... à la solde du ridicule.

Fermeture. Athènes, le 13 janvier

Notre famille, les plus courageux d’entre nous en tout cas... avons nettoyé la partie bétonnée du jardin. Le jardinier qui vient chaque lundi a participé, c’était d’ailleurs lui qui a découvert le cadavre en premier. Puis, ce silence qui entrecoupe les sons chez les vivants de la Grèce d’aujourd’hui.

Mon cousin Costas laisse alors deux grands enfants derrière lui tandis que ceux de Sakis, deux également, sont scolarisés à l’école primaire du quartier. Notre cousine Évangélia que je n’avais pas rencontré depuis un an, m’a informé du... voyage de son fils Yannis. Il a émigré à Dubaï dans ses 24 ans en juillet dernier. Je l’ignorais. Cette lourde semaine encore, Vroutsis, ministrion du Travail (?) auprès de Samaras et de sa bande d’assassins (disons... indirects) dans ce lent génocide économique que subit le peuple grec, ce Vroutsis alors, vient de préciser sa... grande priorité de la “présidence grecque”.Aider les Grecs à émigrer, si possible sans quitter l'Europe”, et toute la presse en parle en ironisant.

Sakis, enterré le 14 janvier

Notre pays change, hormis nos chapelles qui regardent les cieux et d’abord la douceur des paysages. Ma cousine Ioulia, la sœur de Costas, criait hier à plein poumons que “Dieu n'existe pas parce la justice n'existe pas”. Et comme dans un rituel de malédiction, elle a invoqué... les forces pour que les ridicules finissent dans le silence et surtout... pour qu’ils finissent. “Les dieux de la vengeance exercent en silence” écrivait Jean-Paul Richter, Protestant philanthrope, reconnu pour son romantisme typiquement allemand mais il y a deux longs siècles de cela.

En Grèce. 2013

Rue du centre-ville, “Peuple aux armes”. Athènes, 2012

Dans le quartier, on prépare déjà le seul cinéma en plein air qui subsiste. “Il y a énormément de travaux à effectuer pour une réouverture prévue en mai prochain, vers les élections”, dit son propriétaire. Seulement... Petros, Sakis, Costas qui sera enterré demain 15 janvier et les autres, ne verront pas notre prochain film. Le ridicule tue et ce blog s’accordera alors un temps d’entracte.

Cinéma en plein air. Athènes, janvier 2014




* Photo de couverture: Grèce 2010-2014