Greek Crisis
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Tuesday, 15 April 2014

Asimmetrie/Asimmetry



La Grèce se prépare pour Pâques dimanche prochain 20 avril. Notre radio culturelle et musicale du Troisième programme enfin... de retour depuis quelques semaines après huit longs mois d’un si terrible silence, (ce dernier) passé toutefois inaperçu par le plus grand nombre ainsi écrasant et écrasé, diffuse de nouveau les hymnes de la “Grande semaine” ou “semaine Peineuse”, désignée de la sorte dès le 4ème siècle de notre calendrier.

Colloque à Rome, le 12 avril

Antiquité inlassablement tardive, puis, ce moment marquant un temps d'arrêt dans le rythme de l'année et des siècles. Mais on soupire un peu. Cantiques de l’Orthodoxie mais aussi du Johann Sébastian Bach interprété par un orchestre philarmonique enregistré à Leipzig dans les années 1970.

À Athènes, ce n’est même plus l’effet papillon... après la visite d’Angela Merkel de la semaine passée. Rien à redire ou presque. Soins (politiquement) palliatifs délivrés dans une... approche globale (et probablement éreintée) de la figure d’Antonis Samaras alors atteinte d'une politique terminale ?

Déjà le “gouvernement”... qui passerait ainsi par la justice (commentaire sur la radio 105,5 au 14 avril), interdit désormais la diffusion de toute vidéo non consentante mais (et surtout) mettant en cause les politiques dans leurs compromissions présumées ou réelles à la façon de la vidéo divulguée par le député de l’Aube dorée Ilias Kassidiaris. Tout responsable de media, internet et blog compris qui voudra diffuser telles informations (c’est à dire tirées de ce type de... cinéma), risquent jusqu’à dix ans de prison ferme (radio 105,5, le 14 avril).

Presse du 11 avril

En notre dernière para-démocratie, ce n’est pas le crime qui est puni mais... d’abord sa révélation. Une bien “petite” disposition destinée à passer inaperçue à travers le Léviathan de la nouvelle loi mémorandaire, prévoit la création... enfin d’un certain nombre de “cellules blanches gardées par un corps spécial de la police et non pas par les gardiens des prisons” tandis que par la même occasion, cette disposition... rapide, allège considérablement le peines des condamnés au pénal, “à condition que ces derniers fournissent des informations exploitables dans le cadre de la lutte anti-terroriste”.

Comme par le passé, mais par un arsenal juridique moins “abouti”, “les grands et puissants escrocs du pays, si proches des gouvernants (Troïka ou pas d'ailleurs) régneront sur nous et sur les ruines du pays. Et sans vergogne aucune”, remarque alors le journaliste de la liste dite Lagarde, Costas Vaxevanis (radio 105,5 le 14 avril). Nous prenons donc acte... par ces temps de Pâques.

Une certaine presse grecque lors de la visite d'Angela Merkel. Le 11 avril

Visite d'Angela Merkel et représentations grecques à travers la presse. Le 11 avril

Hasard... du calendrier, je me trouvais à Rome en cette fin de semaine dernière, car invité au colloque international organisé par les économistes de l’Association “Asimmetrie” et par Alberto Bagnai sous le thème: “Une Europe sans l'euro”. Thématique subséquemment ouverte comme on se le dit depuis nos continuées de crise entre le Portugal et Chypre.

Colloque “Asimmetrie”. Rome, le 12 avril

Colloque à Rome, Alberto Bagnai, le 12 avril

Colloque “Asimmetrie”. Costas Lapavitsas. Rome, le 12 avril

J’y représentais la Grèce en quelque sorte, au même titre que Costas Lapavitsas dont la vision d’économiste de renommée internationale privilégie l'homme et non pas... les marchés. Nous nous disions alors que le “petit Sud” (Grèce, Chypre, Portugal notamment) a subi une défaite de guerre économique alors de type (presque) inédit, défaite d’ailleurs largement “admise” par les populations, déjà trahies des élites, d’autant plus manquant cruellement d’esprit politiquent autonome. La liberté a un prix immanquablement antithétique au régime de la frayeur généralisée. Les cas, grec et chypriote seraient sur ce point les exemples les plus significatifs.

Rome, le 12 avril

En ce sens, l’économie incarnerait d’abord cette gestuelle profondément politique, qui plus est, “holistique” pour ce qui est de l’euro, créateur d’une nouvelle société et régime politique, voire, d’un nouveau type anthropologique, comme je l’ai démontré lors de mon intervention au colloque.

D’où cette attention qui (se) porte de plus en plus vers l’Italie, pour ce qui est du “grand Sud”. Car c’est à partir de la (prochaine) géopolitique en gestation, entre l’Italie, l’Allemagne et la France que la situation pourrait se débloquer. Notons que parmi les orateurs, les medias italiens ont en premier lieu remarqué Frits Bolkestein, ancien président de l'Internationale libérale et ensuite commissaire européen... si célèbre.

Frits Bolkestein à Rome lors du colloque “Asimmetrie”, le 12 avril

Rome aussi, mais certainement pas autant que Paris, se place donc sur l’échelle du temps, quelque part derrière Athènes, déjà capitale européenne du nouveau XXIe siècle et... de l’année quatorze. La crise y est certes à Rome familière et ordinaire... faisant toutefois preuve d’une certaine contenue. “Soyons éclairés pour ne pas chuter comme la Grèce”, tel est le message d’usage en Italie, toute sensibilité politique confondue.

Rome vit sur son passé mais dans un quotidien visiblement plus agréable que celui qui prévaut à Athènes. Pasolini est tout de même revisité à travers une petite rétrospective de son œuvre, et Jean-Paul II sera canonisé au 27 avril, événement également annoncé par un affichage qui retire comme il se doit toute l’attention des religieuses.

Canonisation de Jean-Paul II, Rome le 12 avril

Pasolini - Roma. Rome, le 12 avril

Rome, Musée des Instruments musicaux, avril 2014

Et aux côtés des affiches de la canonisation et celles du cinéaste, le marcheur politisé quant à lui, remarquera ces autres affiches d’une certaine gauche remodelé et unie derrière l’estampe d’Alexis Tsipras: “l'altra Europa con Tsipras”. Notons que le chef de la Gauche radicale manifestait “symboliquement” d’ailleurs à Paris samedi 12 avril, accompagnant Jean-Luc Mélenchon, le Front de Gauche et sans doute... certaines illusions.

L'autre Europe avec Tsipras. Rome, le 12 avril

De retour à Athènes, je me suis aussitôt replongé dans cet univers “méta-phobique” avancé. Deux femmes qui discutaient entre elles dans le train entre l’aéroport et le centre-ville, évoquèrent nos évidences: “Je compte émigrer aux Pays-Bas, ici désormais mon salaire ne me permet plus de vivre et toute dignité au travail et à la vie est définitivement perdue, ou sinon, c’est mal parti pour vingt ans, donc pour notre génération c’est terminé”. Vision... de l’économie politique “d’en bas” si juste !

Rome, le 12 avril

Je dirais qu’il y aurait un parallèle à risquer... entre notre “euro-historicité” et une certaine forme revisitée de... l’Antiquité tardive, période cruciale et qui intéresse comme on sait au plus haut point les historiens qui ont d’abord vu en elle une période de décadence mais autant, une période charnière entre Antiquité et le dit Moyen Âge.

On se souviendra par exemple que sous le règne de Théodose la fiscalité se durcit encore, provoquant des révoltes et que les revenus de la “res privata” furent dévolus aux immenses besoins de l’État. On se souviendra autant de la dégradation du statut du citoyen, allant jusqu’à son abolition de fait et le rapprochement entre le statut d’emploi forcé des ouvriers et la condition d’esclaves, alors qu’ils étaient en théorie des citoyens. En fin de compte, je dirais que le monde de l’Antiquité tardive... expérimenta aussi un autre temps... d’assimmetrie et cela (autant) jusqu’au bout !

Rome, le 12 avril

Poème sur un mur de Rome, le 12 avril

Interrogés et accablés par le... versant sombre de l’existence, nous avons quitté Rome survolant la mer du milieu et ses grands ports, tel le Pirée dont la privatisation a été officiellement lancée cette semaine. Et quant au colloque, Frits Bolkestein a soutenu l’euro, tout en se montrant toutefois lucide sur ce qui relève désormais de la gravité de la situation.

Pas de conclusion possible: chaos jusqu’à présent contrôlé à travers une nouvelle matrice du futur. Et tout tend d’ailleurs à démontrer, que c'est pour la “longue durée”. Même l’excellente cuisine de la cantine chez SYRIZA s’est mise au goût de la “la Grande semaine”. Au menu du lundi 14 avril, haricots rouges aux épinards pour seulement trois euros l’assiette.

Vue du port du Pirée. Le 11 avril

J’y ai réalisé une interview, elle sera retranscrite et publiée sur le blog en mai, campagne électorale oblige et le parti de la Gauche radicale a enfin composé sa liste des européennes dans la douleur et le compromis aux dires de tous.

Semaine certainement... Peineuse. Y compris pour votre blogueur qui s’accordera quelques jours de repos et de réflexion ! La Grèce se prépare pour Pâques. La résurrection attendra.

Athènes, le 14 avril




* Photo de couverture: Rome, le 12 avril