Greek Crisis
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Tuesday, 18 November 2014

ERASMUS à Athènes/ERASMUS in Athens



L’hiver européen perdure et se précise incontestablement en Grèce. Lundi 17 novembre, lors des rassemblements et manifestations commémoratifs de la révolte des étudiants contre l’autre dictature, celle de 1973, des policiers ont délibérément attaqué les manifestants aux cris: “Vous vous êtes rendus à la manif... vous allez mourir”. Un étudiant allemand du programme Erasmus a même été violement agressé par “nos” policiers prétoriens. Il avait été tout simplement présent sur (le mauvais endroit) lundi au soir.

Manifestation “encadrée”. Athènes, le 17 novembre 2014

La Grèce qui n’est plus du tout un pays (même relativement) démocratique et où, aux aveux de la Commission européenne, l’observation ou pas des droits fondamentaux ne concerne que le gouvernement local. Autrement-dit, la Charte des droits fondamentaux qui reconnaît un ensemble de droits personnels, civils, politiques, économiques et sociaux aux citoyens de l’UE et les inscrit alors dans la législation de l’UE, n’est pas valable pour les pays subissant le droit de la Troïka et du mémorandum, tout simplement.

La presse reproduit alors la photo que cet étudiant allemand (ou suédois selon certains sources invérifiables pour le moment), un jeune homme qui fait usage des initiaux “Ni Ls” comme nom d'utilisateur facebook, et qui proteste avec colère, décrivant à l’occasion de son séjour Érasmien... son aventure... avec la police grecque: “Qu'est-ce que c'est que ce pays où il faut avoir peur de la Police?” se demande-t-il.

Apories... de l'étudiant allemand frappé par la police grecque. Athènes, le 17 novembre 2014

Les encadrements du 17 novembre 2014

Le glissement vers l’État policier à la place de l’État tout court est flagrant. Au-delà du supposé “sensationnel” de la photo du jeune étudiant, une partie de la presse en Grèce croit, non sans raison, exprimer de la sorte les mentalités du moment, en tout cas, d’une bonne partie de la population.

Les policiers protégeaient l'Assemblée nationale comme si il s'agissait d'un autre État, qui plus est, un État ennemi”, a fait remarqué une manifestante lundi soir. Et tout le monde était d’accord. Et on a compté il faut dire, environ cent mille manifestants au soir du 17 novembre à Athènes, auxquels, il faut rajouter ceux de Salonique, de Patras et d’ailleurs.

Antónis Samarás et son chien de “MAT”. “Quotidien des Rédacteurs”, le 15 novembre 2014

Touristes et hommes des “MAT” devant l'Université. Athènes, novembre 2014

Le lugubre Antónis Samarás est d’ailleurs présenté par la presse de gauche comme tenu en laisse par ses maîtres de la Troïka, lui-même tenant en laisse son exécutant politique, à savoir, les unités MAT (CRS) de la Police grecque, représentées et animalisées par l’image d’un chien.

C’est ainsi et par “coïncidence”, que l’autre nouvelle de la soirée du 17 novembre fut celle de l’ultimatum de la Troïka, adressé au “gouvernement grec”. Il a 48h pour abdiquer une énième fois face à une prochaine version du mémorandum, toujours plus... approfondi et destructeur des droits et des vies humaines. “Greek Bailout Review Stalls as Troika Demands Final Steps”, écrit de son côté Bloomberg.

La Grèce... face à l'UE. “Quotidien des Rédacteurs” du 13 novembre 2014

L’étape finale et ses... solutions administrées à doses croissantes de mithridatisation ne fait plus de doute. Dans les cafés athéniens on se demande à très juste titre si l'on est vraiment avec Samarás sous le pire dirigeant du pays et cela depuis 1945 pour ne pas dire depuis 1821 (Révolution et indépendance de la Grèce) d’après un ami écrivain. En conséquence, une partie de la presse très mainstream comme “To Víma” abandonnent le gouvernement en ce moment.

Samaras finira assez seul, entouré de ses conseillers et ministres (de plus en plus souvent) d’extrême-droite, léguant alors aux... suivants, ces unités MAT agressives, incontrôlables et quasi-ouvertement adeptes de l’Aube dorée. Le tout, sous l’impulsion de l’UE, officiellement démocrate et pluraliste, la plus grande escroquerie de tous les temps dans l’histoire du (trop) vieux continent depuis 1945.

Le lugubre Samarás à travers la presse grecque. Novembre 2014

L’étape finale et ses... solutions administrées c’est aussi ce coma que... connaît notre concitoyen Égéen Artémis Roussounélos, transféré dans un état jugé très critique à l’Hôpital général de l’île de Syros, le 15 novembre. Ce père de trois enfants souffrant de diabète de type 1, et voilà que la Régie d’électricité a coupé l'alimentation en courant de son domicile dans la région de Dili vendredi dernier. Sauf que depuis, il est en danger de mort, puisque les injections d’insuline doivent être conservées en réfrigération, sinon, elles deviennent inutiles, voire dangereuses en cas d’utilisation.

Avant d’user une injection d'insuline “inutile”, Artémis Roussounélos, emmenant avec lui son bébé de six mois avait tenté de se suicider en essayant de sauter par le toit de sa maison. Une femme l’a dissuadé enfin à la dernière minute. Désespéré déjà depuis plusieurs jours, il avait demandé de l'aide partout, mais sans réponse positive, rapporte alors la presse. Il doit... 3.200 euros à la Régie. “Sa situation est tragique, le résultat a été finalement d'amener ici à l'hôpital, sauf qu'il est mourant”, a déclaré la mère de sa femme Marcella.

Artémis Roussounélos dans le coma. Le 16 novembre 2014

Nos touristes de la saison prochaine ne remarqueront sans doute pas l’absence... hélas désormais probable d’Artémis ou celle des autres lorsqu’ils visiteront Syros, autant que nos autres vitrines ensoleillées.

L’autre jour, discutant avec Yórgos Vichas, médecin cardiologue, fondateur du Dispensaire social et solidaire métropolitain d’Ellinikón à Athènes, nous nous disions que pour ces crimes, tout comme pour les suicides... prescrits par la Troïka, une juridiction internationale future, exigera des comptes aux dirigeants actuels, en Grèce comme ailleurs, et membres de la Commission européenne compris.

Athènes comme Nuremberg.

Athènes, novembre 2014




* Photo de couverture: L’étudiant frappé par des policiers à Athènes, le 17 novembre 2014