Greek Crisis
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Tuesday, 10 February 2015

Troïkophages



Les événements se précipitent jusqu’à se télescoper. Lors de son discours devant le Parlement, dimanche 8 février, Alexis Tsípras insiste quant à son obligation politique et morale: ne pas dévier du programme sur lequel il a été élu. Ses priorités: faire face à la crise humanitaire, restaurer la dignité humaine, populaire et nationale, “notre grand critère non négociable, c'est l'intérêt national”, a-t-il insisté. Toutefois, la porte reste ouverte à la négociation avec les partenaires au sein de l’UE, dirigeants néo-impériaux Allemands compris.

Négocier. “Quotidien des Rédacteurs” février 2015

Nous n’avons rien contre l'Allemagne, sauf que sa politique menée à l'égard de nous, pose problème. Nous aimerions faire comprendre à l'Allemagne qu’elle n’est pas la nouvelle Rome, mais un pays fort, un pays intéressant et espérons-le amical envers la Grèce. Ces politiques de l’austérité ne peuvent plus être appliquées parce qu’elles sont dévastatrices et de ce fait, nous ne les poursuivrons plus. Ces politiciens (Allemands etc.), au lieu de dire à leurs peuples que ces politiques sont en effet désastreuses, ils prétendent au contraire qu’elles se sont couronnées de succès, et que le problème demeure parce que nous ne voulons tout seulement pas payer”, a déclaré notre ministre des Affaires étrangères, (“Quotidien des Rédacteurs” du 10 février).

Nikos Kotziás se rend mardi 10 février à Berlin et mercredi 11 février à Moscou, pour deux visites officielles importantes ; il ne choisit alors certainement pas ses mots au hasard. On se souviendra, non sans une certaine dérision historique, de l’expression “Moscou, troisième Rome” résumant cette théorie politique voulant que Moscou, après être devenue la capitale du seul État indépendant orthodoxe, aurait reçu comme mission de protéger la foi orthodoxe et les traditions de la Rome impériale (première Rome) après la chute de Constantinople (deuxième et nouvelle Rome) en 1453.

En tout cas, la nouvelle géopolitique de la Grèce en l’Europe, au demeurant assez proche du Gaullisme sous certains aspects, vient obligatoirement concurrencer le tristement seul européisme actuel, celui du totalitarisme bancocrate, supposé issu de... Charlemagne et donc venant de loin !

Yanis Varoufákis... le Troïkophage. Imagerie (très) populaire. Grèce février 2015

Yanis Varoufákis... le Troïkophage, d’après la récente imagerie populaire... électronique, représentera cette nouvelle Grèce à l’Eurogroupe de Bruxelles... et des Carolingiens nouveaux. Ce même moment (mercredi 11 février), les Grecs (comme de nombreux autres Européens) occuperont les rues et les places par milliers pour dire “Non” à l’européisme austéritaire et peut-être bien, à l’européisme tout court.

Parallèlement, Panagiótis Lafazánis, porte-parole du Courant de gauche au sein de SYRIZA, lequel n'est pas opposé à une sortie de la Grèce de la zone euro, bien au contraire, (et) actuel ministre de la Restructuration de la production, de l’Environnement et de l’Énergie, se rend cette semaine à Pékin après invitation du Premier ministre de la République populaire de Chine. Entre-temps, le ministre Panagiótis Lafazánis, vient d’annoncer la couleur... rouge, quant à la politique de son ministère, dans un discours prononcé devant le Parlement mardi 10 février: “Nous pouvons faire des économies de l'ordre de 20% à 40% s’agissant de la production de l'énergie électrique. C'est ainsi que nous comptons réduire autant le coût au niveau des citoyens. Il va aussi de soi, que toute privatisation du secteur sera désormais interdite et que nous ferons alors tout, pour récupérer les structures déjà privatisées” a-t-il déclaré.

Alexis Tsípras devant la tombe du mémorandum et devant son... vampire. Presse grecque, février 2015

La Grèce change. “Nous n'avons qu'un seul engagement - servir les intérêts du peuple, le bien de la société”, a dit Alexis Tsípras, visiblement ému devant l’Assemblée, ajoutant que telle est la “décision irrévocable” de son gouvernement, à savoir, de mettre en œuvre les promesses de campagne “dans leur intégralité”.

Le Premier ministre a dit que le gouvernement ne chercherait pas une extension du “plan de sauvetage” de la Grèce, notant que cela serait équivalent à une extension d'erreurs et de catastrophes, et a ainsi réitéré les demandes grecques pour une phase de transition (“programme-pont”) jusqu'à ce qu'un “accord mutuellement acceptable” soit atteint avec les créanciers. “Nous n'avons pas l'intention de menacer la stabilité en Europe”, a-t-il précisé, ajoutant toutefois qu'il ne négociera pas la souveraineté du pays. “Notre pays ne reçoit plus d'ordres par e-mail”, a-t-il lancé, (voir aussi sur okeanews.fr).

Référence aux “Assiégés - Libres” de Missolonghi. Février 2015

La nouvelle Grèce à travers une partie de la presse francophone. Photos prises par les amis de greekcrisis. France, février 2015

La nouvelle Grèce à travers une partie de la presse francophone. Photos prises par les amis de greekcrisis. France, février 2015

Non sans raison, la presse même historique et... hystérique pro-Troïka, à l’instar du quotidien “Ta Néa”, fait désormais sa Une sur les “Assiégés - Libres” de la ville de Missolonghi, elle doit surtout sa célébrité aux sièges qu'elle dut subir durant la guerre d'indépendance grecque en 1822 - 1826, et à la personnalité du philhellène anglais Lord Byron qui y mourut.

L’Exode des assiégés et la mort du poète Lord Byron en 1826 durant le massacre de Missolonghi par les armées ottomanes et égyptiennes trouvent un large écho dans la conscience grecque depuis, s’agissant d’un lieu de mémoire grec et philhellène dont en témoigne d’ailleurs le tableau emblématique de Delacroix, “La Grèce et les ruines de Missolonghi”. Déjà donc... les symboles y sont.

Passé historique. Athènes, février 2015

Les bouquinistes d’Athènes retrouvent autant en ce moment le... meilleur de la mémoire historique, à proposer à leurs clients, tandis que la devise du pays (et des insurgés de la Révolution de 1821) “La Liberté ou la Mort” reparaît sur certains murs d’Athènes actualisée: “Plus jamais ce fardeau” et “La période de la crise a pris fin. Plus de mensonges. La Liberté ou la Mort”.

La mort de la Troïka étant déjà passée pour acquise, elle reste notre liberté à retrouver et cela à tout prix. Car c’est la première fois depuis tant de décennies qu’une ambiance telle règne alors en Grèce. Une moitié pratiquement, parmi les électeurs de la Nouvelle démocratie soutiennent désormais le gouvernement de SYRIZA-ANEL, plus de 70% des Grecs soutiennent leur gouvernement, du jamais vu.

Dans Athènes... les assiégés s’organisent, stockent les denrées alimentaires, fréquentent parfois certaines conférences, par exemple sur le thème de la “Paideía et la conscience nationale en 1821”, (Paideía signifie “éducation” ou “élevage d'enfant”, faisant référence à un système d'instruction de l'ancienne Athènes dans lequel on enseignait une culture vaste). Ces... assiégés donc, vont danser et chanter dans les tavernes, là où il est surtout possible de se restaurer pour dix euros par personne, ceux qui le peuvent encore en tout cas. Et ils n’ont plus peur.

La période de la crise a pris fin. Plus de mensonges. La Liberté ou la Mort. Athènes, février 2015.

Jamais plus de fardeau. Athènes, février 2015

Ces... assiégés dansent et chantent dans les tavernes. Athènes, février 2015

Paideía et la conscience nationale en 1821. Athènes, février 2015

Enfin, il y a certaines bonnes nouvelles. La bourse s’effondre, certaines agences de... connotation ont rabaissé la note de la Grèce et des banques grecques, donc tout va bien. D’autant plus que le gouvernement SYRIZA vient de placer ses (?) hommes aux conseils d’administration de toutes les banques du pays, après concertation avec leurs dirigeants et représentants des actionnaires.

Il semble alors que ces banques, déjà moribondes au demeurant, seraient de fait partiellement étatisées. On s’y prépare ainsi aux suites logiques ou insensées, tout le monde remarque qu’à Athènes certains guichets automatiques sont déjà hors-service ou vides, sans que cela ne provoque tant d’émotions que par le passé. Plus de la moitié de la population ne fait que survivre, aux dernières infos... pratiques dans les medias, un homme de 32 ans, au chômage et père d’un enfant, se dit prêt à passer une annonce pour vendre son rein, histoire de pouvoir nourrir ses enfants.

Les citoyens stockent ainsi de la nourriture et offrent... leur sourire parfois à tout crin. Voilà que le monde n’est plus le même et que le mémorandum ne reviendra plus, dans les mentalités en tout cas. Le problème c’est qu’une fois n’est pas coutume, ce même esprit est autant partagé par les dirigeants de la Grèce, cela, dans un moment exceptionnel en effet, où les gouvernés ne sont pas abusés par les marionnettes politiques habituelles.

Les... assiégés s’organisent, stockent les denrées alimentaires. Athènes, février 2015

D’où d’ailleurs l’ampleur du drame européiste, ce mensonge alors si énorme du trop Vieux Continent. Un mensonge qui ne passe plus, en dépit et malgré les efforts des “chiens de garde” du financierisme, de l’Europe Merkelochrome et du prochain Traité transatlantique, tel le journaliste... engagé Jean Quatremer pour n’évoquer qu’un cas connu.

Je rappelle une fois de plus, que la suite au système prétotalitaire de l’Union européenne sera le Traité transatlantique. Négocié en secret, ce projet ardemment soutenu par les multinationales, leur permettrait d’attaquer en justice tout État qui ne se plierait pas aux normes du libéralisme, l’austérité en Europe imposée par les “règles de l'Euro” n’est que l’avant goût. Comme le soulignaient déjà en 2013 les analystes du “Monde Diplomatique”: “Parce qu’elles visent à brader des pans entiers du secteur non marchand, les négociations autour de l’APT (partenariat transatlantique) et du TPP (Trans-Pacific Partnership, TPP) se déroulent derrière des portes closes. Les délégations américaines comptent plus de six cents consultants mandatés par les multinationales, qui disposent d’un accès illimité aux documents préparatoires et aux représentants de l’administration. Rien ne doit filtrer. Instruction a été donnée de laisser journalistes et citoyens à l’écart des discussions: ils seront informés en temps utile, à la signature du traité, lorsqu’il sera trop tard pour réagir”.

Athènes, février 2015

Ce que les peuples en Europe ne réalisent pas suffisamment et que chez nous, nos... Tsipriotes de SYRIZA font semblant d’oublier (un peu), devient cependant perceptible: l’euro et l’UE, constituent la phase préparatoire d’un tel projet... Carolingiens ou pas d’ailleurs !

L’avenir se fera de toute manière, mais alors laquelle ? Soit, le dit “Programme Pont” de Yanis Varoufákis sera accepté par l’Eurogroupe, et encore une fois une solution (ou “solution”) laissera le temps à nos gouvernants... Indiens d’Athènes pour préparer le pays au futur très proche, à réunir toutes les pièces du dossier relatif aux réparations de guerre de l’Allemagne, et encore, de disposer du temps nécessaire de l’action et de l’argumentation pour parvenir à effacer une partie de la “dette grecque”, à hauteur d’environs 100 milliards je présume.

Soit sinon c’est le clash, dès ce mois de février. Le clash, dans la mesure où les élites politiques qui gouvernent en ce moment l’Allemagne feront preuve d’irrationalité contre notre logique et comme contre toute logique. Cela arrive parfois comme on sait chez les dirigeants de ce pays, au demeurant intéressant. L’autre mur de Berlin ?

Nos autres livres. Athènes, février 2015

Personnellement, je préfère le clash, histoire de clarifier davantage les affaires... communes et autant les choix. Quoi que, Panos Kamménos, ministre de la Défense, vient de préciser lundi 9 février dans une interview, que d’autres sources de financement des besoins immédiats de la Grèce existent, au cas où la BCE fermerait les robinets. Il a évoqué la Chine, la Russie et les États-Unis, en ajoutant que par la même occasion la Grèce ne quittera pas la zone euro. “Nous avons un Plan-B” a-t-il dit.

Ur un tout autre terrain, mon ami Yórgos Vichas, cardiologue et homéopathe, fondateur en 2011 de la Clinique Communautaire Métropolitaine à Ellinikón près d’Athènes, la première clinique communautaire volontaire à Athènes ayant pour but de donner gratuitement, les premiers soins nécessaires aux personnes en difficulté sociale, ne baisse pas la garde.

Sur les ondes de la radio 105,5 (SYRIZA), il a rappelé le gouvernement à... ses urgences: “De nombreux citoyens exclus du système de la Sécurité sociale ont été soignés dans les hôpitaux publics pour de pathologies très lourdes, le cancer par exemple. Ensuite, le coût des actes et des traitements a été transféré au fisc, lequel le réclame de ceux qui ont tout perdu, et déjà toute forme d’activité économique et ainsi de rattachement au système de Santé. Ces gens se comptent alors par milliers. Certains ont écopé de plusieurs mois de prison, et parfois ils ont été incarcérés. D’autres, exclus des hôpitaux sont déjà morts. Le gouvernement doit immédiatement effacer ces dettes et quant à la politique sciemment criminelle de la Troïka et des gouvernements précédents, la responsabilité et la culpabilité doivent être examinées au pénal. Et cela, très rapidement”.

Une banque à Athènes, février 2015

Nos concitoyens victimes de la guerre économique. Athènes, février 2015

Nos concitoyens victimes de la guerre économique attendent, et attendent toujours dans l’urgence. Avoir bien voté ne nous rend pas irresponsables, bien au contraire.

Cette Europe allemande, de l'absolutisme et du financierisme sauvage, cette Europe de Schäuble, de Jeroen Dijsselbloem, de l'Eurogroupe et de la BCE, est très largement éloignée de la Démocratie. Ces gens n’ont ni besoin de la logique, et encore moins du dialogue. Leurs outils sont la peur et la terreur. Loin de la démocratie, loin de l’isonomie, et sans aucun respect de la souveraineté populaire. Sauf, qu’ils n’ont pas compris que lorsque ils font acculer tout un peuple et que ce dernier, n’a guère d’autre choix que sa dignité ou sinon la frayeur, eh bien, il se peut que ce peuple se mette finalement à chanter: ‘Je n’irai pas pleurer et je n’ai pas peur’ (chanson connue). Ils l’ont peut-être compris en Europe et dans pareil cas, ils choisiront le dialogue. Immanquablement, la Grèce sait désormais ce que signifie de dire OUI à ces gens. Il est temps, et cela depuis la formation de notre nouveau gouvernement, qu’ils apprennent eux-aussi à leur tour, ce que signifie ce NON grec et surtout, dans quelle situation cette réponse peut-elle conduire.” (Thanássis Karterós, éditorialiste au quotidien “Avgí” de SYRIZA, le 8 février 2015).

Mon ami Lákis Proguídis, était un des proches de Cornelius Castoriadis. Cornelius lui disait quelques années avant sa disparition que l’affaire de l’Union européenne est un leurre profondément antidémocratique, au service d’une oligarchie. Désormais, tout le monde le constate.

Les événements se précipitent jusqu’à se télescoper. Mercredi 11 février, nous serons tous présents devant notre Parlement lors du grand rassemblement citoyen, pour réitérer notre immense NON et soutenir (de manière toujours ouverte, c’est à dire critique) nos ministres... “Sans Cravates” présents à l’Eurogroupe. Bravant le froid et bravant notamment l’irrationnel européiste. L’espoir est en marche.

L'animal d'Okeanews




* Photo de couverture: Affiche. Athènes, février 2015