Greek Crisis
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Wednesday, 5 August 2020

The 101 COVIDians
Les 101 COVIDiens



Épidaure vide, le COVID-19 fait son plein. L’ébullition a même gagné notre petite bourgade de ce Péloponnèse proche de l’Attique. Le coronarisme fatalement tangible alors refait surface. Il était... grand temps. D’abord les rumeurs et ensuite les informations, pour le moment encore... presque non officielles et néanmoins avérées. L’île de Póros qui n’est guère loin ainsi que Galatás, la commune du Péloponnèse située juste en face, connaissent une certaine disons vague de COVID-19, plutôt fort remarquable et déjà remarquée.

Instants et pistaches. Póros, juillet 2020

Histoire et alors actualité en cette île de Póros ; jadis Ioánnis Kapodístrias que nos amis Suisses connaissent également, notre seul Gouverneur Grec, y était installé durant un moment, c’était en 1828. En août 2020, la géopolitique locale... devient pourtant mieux novatrice. Plus d’une centaine de cas de COVID-19 auraient été détectés d’après les rumeurs, s’agissant, précisons-le, des porteurs contaminés, sujets pas forcément malades. De même qu’aux communes environnantes nous dit-on... il y a donc le feu au lac. Ces municipalités compétentes, ainsi que nos... touristes du gouvernement n’annoncent toujours rien d’officiel ou presque, en tout cas pour le moment. On comprend.

Dans la journée du 4 août, le maire de Póros a précisé après coup certains faits au moyen de sa page sur Facebook. “Aujourd'hui, l'équipe médicale du Ministère s'est rendue à Póros afin de réaliser des tests de dépistage COVID-19. En tant que municipalité, nous nous sommes occupés de la mise à disposition des lieux nécessaires pour que le dépistage puisse être effectué, concernant l’ensemble du personnel de la municipalité, ainsi que du personnel travaillant dans les entreprises de restauration de l'île. À la même occasion, la désinfection est en cours, aujourd'hui et demain des services municipaux et des terrains de jeux de la municipalité, en plus du programme régulier de désinfection qui est constamment appliqué depuis le printemps.”

“Jusqu'à présent la municipalité n'a pas été informée de manière officielle de l'existence de cas confirmés sur l'île. Par conséquent, notre municipalité attend des informations sur les résultats des tests en cours. Il est précisé que seuls, le Secrétariat général de la protection civile et le Ministère de la Santé peuvent fournir des informations officielles au sujet des cas confirmés, ce qui ne s'est pas produit à ce jour concernant notre île.” Ça sent la poudre... et la poudre aux yeux.

En attendant... le déluge, dès le 4 août à Póros comme à Galatás, les services municipaux et publics ont été fermés aux administrés. Póros des touristes... et visiblement des risques. Mes propres sources locales évoquent même la visite du ministre responsable Hardaliás à Póros et à Galatás ces derniers jours, rien n’a été annoncé encore une fois. Un habitant de l’île que nous connaissons, nous a dit, joint au téléphone, qu’il y a certains cas avérés et non annoncés. Póros, c’est comme on dit un haut lieu touristique. On y vend certes encore cette Grèce carte postale autant que les pistaches de la région, essentiellement celles d’Égine, ces dernières d’ailleurs, sous un écriteau marqué du mot “instants”. Sans annonces ni fanfares, certains bars et cafés sont pourtant déjà fermés... suite à la contamination de leur personnel. Alors instants, allons-y.

La peur s’installe de nouveau et visiblement pour durer. Outre la planification des élitomorphes au sujet du COVID-19, tout comme de sa géopolitique ou de sa mécanique asociale, les Grecs ont très largement tendance à se méfier d’une maladie visiblement fabriquée et surtout, étrangement et inégalement dangereuse, qui plus est, aux séquelles croit-on inhabituelles. Surtout qu’avec l’ouverture du tourisme tant glorifié par les gouvernosaures, au demeurant aux résultats économiques décevants, le temps de la première vague et non pas de la deuxième, frappe désormais à la porte du côté des Propylées. Tonnerre de Zeus, gloire à Hippocrate... seuls alors les chats de Póros restent imperturbables ! Pourtant il n’y aurait ni vraiment de malades dans un état préoccupant et encore moins de décès à l’hôpital en Grèce. Pour l’instant ?

Taverne à Póros, juillet 2020

Demeure du Gouverneur Ioánnis Kapodístrias. Póros, juillet 2020

La chatte de Póros. Juillet 2020

La peur s’installe de nouveau, tout comme la défiance. Hier, Státhis, notre ami pêcheur très local, nous a donné son bidon et dix euros pour lui ramener de l’essence depuis le pompiste situé sur la route qui mène à Galatás. Pétros le pompiste, nous dit même avant de décrocher le pistolet de sa pompe “que visiblement, quelque chose de bien douteux se passe à Póros en face, plusieurs cas de coronavirus sont détectés, situation que les autorités et la municipalité de l'île veulent alors nous cacher”. L'autre jour, des agents municipaux bien de notre bourgade, nous disaient “que le poste des garde-côtes local a été presque vidé ; ses agents ont été dépêchés d’urgence à Galatás, sur l'embarcadère pour Póros, histoire de vérifier des tests certificats COVID-19 supposés négatifs, s’agissant des touristes de passage à destination de Póros”. Nous avons trouvé cette information bien étrange et pour tout dire, suffisamment douteuse.

Avant-hier encore, une flottille de trente voiliers a rempli le port de notre bourgade. Leurs clients, essentiellement tous jeunes sont des Néerlandais. Les gens d'ici en avaient déjà peur et c'était alors perceptible, même nous, nous n'avons pas voulu boire notre petit café du soir sur le port. Hier matin, ils sont tous partis pour Póros... bon vent.

Pays des olives... mais en attente. Au supermarché situé sur la rocade, beaucoup de monde, une certaine tension et déjà, de la méfiance envers les pauvres touristes, surtout que les distances de sécurité ne pouvaient pas être observées ni tenues. Le passage vers une société de la distanciation, voire de la distance, n'augure rien de très rassurant mais alors que faire. Accessoirement, nous sommes nombreux à suffoquer derrière le masque... Sur les étals des libraires de Póros, certains livres à succès... dont ceux mis bien en évidence, racontant la vie des moines au demeurant très célèbres, “leurs prophéties, leurs miracles”, ils ont été canonisés récemment par notre Église Orthodoxe. Dieu... qui sauvera les siens.

Place du port. Póros, juillet 2020

Olives en attente. Póros, juillet 2020

Nos moines canonisés en librairie. Póros, juillet 2020

En attendant l’improbable intervention divine, le pays réel gronde contre Mitsotákis. Même le patron du café du port est en colère, pourtant il accueille les clients des voiliers de passage... sans oublier les jeunes grecs qui se retrouvent sur le port comme ailleurs, agglutinés par dizaines à la première occasion. Ainsi va la vie. La foutaise gouvernementale s’effondre alors sous nos yeux. Officiellement on annonce seulement 24 nouveaux cas en Attique et au café du port on rigole.

Radio mainstream SKAI au soir du 3 août. Annonce faite du “gouvernement”. “Nous contenons la propagation du COVID-19, nous offrons toujours les conditions pour un tourisme sûr et ainsi, nous nous ouvrons à la croisière des gros navires. Seul problème, les frontières terrestres avec les autres pays des Balkans. Nous prenons aussi des mesures pour assister les employés en difficulté”, cité de mémoire. On se croirait à l’écoute de radio Tirana du temps d’Enver Hodja.

Matin du 4 août au café. On parle de l'arrivée de l’équipe des “médicaux” à Póros et on évoque désormais plus de 300 cas qu’auraient été détectés. Plus on en parle, plus on en rajoute. La serveuse de l’établissement évoque à son tour le cas de son amie serveuse à Galatás dans un café désormais fermé, le personnel est contaminé. Tout le monde est inquiet. Table d'à côté, trois touristes sortis des voiliers. On les regarde étrangement, la serveuse sert alors son masque et autant son cœur en prenant commande. Fin de saison ou alors fin d’époque ?

Pays réel en toute beauté. Vue depuis Póros. Juillet 2020

Discussion entre Grecs. “C’est comme si un engin atomique était tombé sur nous, sauf que les maisons, les commerces demeurent toujours intacts, contrairement à nos activités. Nous mourons. Tant que le COVID-19 reste là, il y aura de la famine et ensuite la boucherie, la tuerie. Entre nous d’abord, comme ensuite entre nous et les autres. Ils nous l’avaient pourtant dit nos anciens. Ne détruisons pas notre agriculture, restons du moins autosuffisants. L’hiver sera visiblement celui de la disette.”

Le patron du café a même perdu tout son humour habituel. “Je partirai, je quitterai la Grèce, le pays est mort. Ou alors... je me mettrai à cultiver. Comme du temps de mon enfance et adolescence. Je sais faire, je sais toujours faire.” Les habitués en rajoutent. “Le raisin sera bientôt vendu 15 euros le kilo. Les politiciens sont des criminels. Mitsotákis, sa bande comme tous les autres. Nous devons les fusiller en premier”.

Pays ainsi... réel et en toute beauté. D’abord les rumeurs et ensuite les informations, toujours non officielles. L’île de Póros qui n’est guère loin, connaitrait une vague de COVID-19 disons fort remarquable et déjà remarquée. Si nous ne nous trompons pas, c’est alors le cas de toute la Grèce, surtout touristique. Tout est dit, voire occulté. Comme d’ailleurs me l’écrit mon ami Oliver Delorme dans son message du jour. “C'est exactement ce que je pense ! Les tests aléatoires à l'entrée dans les aéroports sont du pipeau et l'automne va être meurtrier.” Dernières rumeurs dans la région, “Póros et ses environs seront mis en quarantaine”.

Instants. Póros, juillet 2020

L’ébullition a ainsi gagné notre petite bourgade de ce Péloponnèse. Matin toujours devant le café du port. Le véhicule de la Police locale sillonne les rues. Message alors... diffusé pour la première fois par ses haut-parleurs. “Portez des masques, portez des maques.” Les autres nouvelles, je dirais beaucoup plus graves que le COVID-19, ignorées des Grecs comme des touristes. C’est aussi le but.

La Turquie pousse la Grèce, et ceci à travers même l'UE, à ne plus reconnaître... la République de Chypre, après avoir proposé que ce soient les Puissantes garantes, à savoir la Turquie, la Grèce et la Grande Bretagne qui détermineront la zone économique exclusive chypriote. Le tout, dans le contexte d'un soi-disant dialogue gréco-turc alors large, étant donné que la République de Chypre ne souhaite pas s'entretenir avec la partie de l’île occupée depuis 1974 par la Turquie historiquement rapace.

Cette position fait partie de la planification stratégique turque plus large, visant à prendre le contrôle de la mer Égée, l'exploitation conjointe du gaz naturel partout où il y a des zones devenues contestées et cela jusqu'à Chypre. Une position bien connue et même jugé compréhensible par la présidence allemande de l’UE, voire par la Russie et par les États-Unis. Telle est la philosophie de la politique turque ainsi déployée et qui s'exprime de la sorte, derrière le langage diplomatique actuel, il faut dire tenu secret à Berlin. Presse chypriote-grecque de Nicosie du 2 août.

Épidaure vide, la tension monte. Mitsotákis est passé par là la semaine dernière. Dans notre bourgade, les premières altercations ont déjà eu lieu au sujet du port du masque comme des tables des tavernes, “pas suffisamment espacées”. On attend les résultats des tests enfin officialisés de Póros, puis on avisera.

Pleine lune du mois d’août et matinées toutefois douces. Mitsotákis vendra l’Égée et Chypre avec, pendant que nous suivrons à la télé le décompte automnal des 101 COVIDiens, à Póros comme ailleurs. Gloire à Hippocrate, gloire à nos animaux adespotes.
Gloire à nos animaux adespotes. Péloponnèse, août 2020


* Photo de couverture: Site archéologique. Póros, juillet 2020