Greek Crisis
  • Following the latest changes to the commercial policy, Google's automatic translation and consequently our site no longer works.
    We suggest that you use our site in French.
    • Suite aux dernières modifications de la politique commerciale, la traduction automatique de Google et par conséquent notre site ne fonctionne plus.
      Nous vous suggérons d'utiliser notre site en français.

Wednesday 26 August 2020

From Hitler to Erdogan
D'Hitler à Erdogan



Les Grecs rentrent des plages, ils se retrouveront peut-être bientôt mobilisés dans les casernes. La Turquie islamiste et totalitaire, agresseur historique des peuples de la région depuis bien mille ans, précise ses menaces, d’ailleurs bluff ou pas. Erdogan “prévient la Grèce de l’escalade”, gesticule et s’emporte, très exactement à la manière d’Hitler en 1938. Au pays Égéen grec des figues, des chalutiers et des plages, au demeurant le plus souvent peu garnies cet été, ce n’est pas vraiment une nouveauté.

Plages, au demeurant peu garnies cet été. Péloponnèse, août 2020

Situation donc tendue en mer Égée, impliquant aussi parfois des sous-marins à part les bateaux et les avions de combat. Ce n’est pas une nouveauté... les Allemands le savent et ils agissent comme ils ont toujours agi. Car loin des inepties et autres périphrases sans cesse servies par une certaine presse mainstream grecque et internationale, l’embarras géopolitique en Europe c’est d’abord l’Allemagne, aujourd’hui, comme il y a un siècle. En Grèce pourtant, nous n’avons plus le luxe et encore moins l’envie de tourner autour du pot cassé du totalitarisme européiste, celui notamment prescrit par l’énième Reich allemand, désormais à peine déguisé derrière le parapet de la prétendue “Union européenne”. Salade... de saison.

En cette période encore estivale et pendant que la... COVIDialité ambiante impose déjà la fermeture définitive de nombreux commerces en Grèce conduisant tout droit vers un hiver prochain lequel sera à bien des égards celui de la... dernière survie, c’est alors en ce temps des figues et des raisins que la Turquie déraille complètement. Le pays voisin est alors fatalement enfermé dans une culture de guerre et d’agressivité historiques comme hystériques, que l’islamo-fascisme d’Erdogan ne fait que renforcer.

Saison des figues. Péloponnèse, août 2020

Fermeture définitive. Péloponnèse, août 2020

C’est ce que suggère à sa manière l’ami Olivier Delorme, historien, écrivain et romancier, tant au sujet de la dite Union européenne,“laquelle finance et encourage l’islamisme nationaliste de la Turquie, tout en affaiblissant au même moment la Grèce.” Son analyse du 24 août sous forme d’interview en duplex de Grèce pour le média Putsch, a comme titre: “Des frégates turques violent tranquillement tous les jours l'espace maritime grec.”


Olivier Delorme revient entre autres sur l’ampleur “de l’aveuglement géostratégique de l’Union européenne, de même qu’à ses énormes responsabilités dans cette situation, rappelant au passage le récent veto de l’Allemagne, ayant empêché la condamnation de la Turquie par les membres de la prétendue Union, pays pourtant agresseur de deux pays de l’UE, Grèce et Chypre”, c’est à partir de la minute 29 de l’interview.

La Turquie historique n’est pas à sa première provocation près, l’Allemagne non plus. En prolongeant l’analyse et l’argument d’Olivier Delorme, on dira même à l’instar du juriste Yórgos Yannópoulos, que “l’Allemagne traite la Grèce de la même manière dont elle avait traité la Tchécoslovaquie en 1938” ; il n’a pas tort.

Provocation turque devant le Consulat grec à Constantinople. Presse grecque, août 2020

Tout d'abord, il y a cette scandaleuse hypocrisie des Allemands, quand ils n’ont pas l'honnêteté de dire concrètement en quoi consiste-il le maximalisme dont ils parlent au sujet de deux pays, à savoir, la Grèce et la Turquie. Pour faire court, disons que les Allemands veulent alors faire taire et même déformer le fait que les positions de la Grèce sont exclusivement fondées sur le droit international et sur rien d’autre.

La Turquie par contre, elle ne se base pas sur le droit international, surtout quand elle est en train de le violer et ceci d’ailleurs de manière grossière et barbare, en ne reconnaissant pas le plateau continental grec et, par conséquent, l'influence de la ZEE des îles grecques, ou encore, en invoquant la population ottomane inexistante, faisant comme si les îles grecques étaient des fantômes géopolitiques. Le gouvernement allemand, et subséquemment toute une presse allemande aux ordres, semblent faire déjà preuve d'amnésie historique.

Car rappelons seulement que les invasions et les guerres d'Hitler, y compris le fameux couloir de Danzig, n’ont pas du tout été le résultat d’un quelconque maximalisme, pour rester en phase avec le propos de l’Allemagne actuelle, mais plutôt celui de la plus vulgaire et de la plus bestiale mise en œuvre de la violation du droit international et des traités qui définissent les frontières des États alors victimes de l’Allemagne et pas seulement d'Hitler et des Nazis comme on a l’habitude de dire parfois. C'est la raison pour laquelle l’actuel ministre des Affaires étrangères en poste à Berlin, exige crûment que nous soyons entraînés de force dans un prétendu dialogue global avec la Turquie, faisant ainsi l’amalgame voulu entre la légitimité internationale et la démonstration brute de force. Ancienne recette allemande.

Erdogan en visite officielle à Athènes. Presse grecque 2018

Ces derniers jours, un média allemand abrité sous la prétendue neutralité froide allemande, a exposé de manière comparable les positions grecques et turques, précisant que du côté grec, on invoque le droit international, tandis que du côté turc, on invoque plutôt des positions politiques. En suivant la politique du gouvernement de son pays, il a évité de prendre position, c'est-à-dire, d'évaluer vraiment chacune des deux vues opposées. Ce média, rangé de la sorte derrière sa prétendue neutralité, dissimule alors toute la brutalité véhiculée par le positionnement à la fois turc et allemand. Car ni plus ni moins, il s’agit de contraindre la Grèce jusqu’à qu’elle renonce à ses droits, devant la puissance militaire turque, ce que les Allemands, une fois de plus dans l'histoire, appellent alors la politique.

Il ne faut plus tourner autour du pot, l'invention géopolitique turque, surnommée la patrie bleue, autrement-dit l'expansion agressive au détriment des pays voisins en violation de toute notion du droit international comme des traités, c’est alors la copie conforme du noyau dur de la notion de l'espace vital si chère à Hitler, le fameux Lebensraum. Ainsi, l'Allemagne fournit de nouveau et d’ailleurs bien généreusement à la Turquie, les nouveaux Liman von Sanders, lesquels, au lieu de porter l’uniforme militaire, ils portent désormais le costume académique ou encore mieux, celui du journaliste, car il est dans les habitudes géopolitiques allemandes et autant turques, que de travestir la justice en injustice, le massacre en libération et enfin le pillage, en intérêt légitime.

Salade de saison. Péloponnèse, août 2020

La politique actuelle de l'Allemagne devant le conflit entre la Grèce et la Turquie trouve ainsi ses motifs les plus profonds, bien au-delà du contexte actuel. Ce positionnement de Berlin n'est pas simplement dû à des amitiés ou à des aversions historiques, bien que celles-ci jouent un rôle, en particulier pour les descendants des empires du passé. Il n'est pas non plus sérieux de l'attribuer aux puissants intérêts économiques de l'Allemagne en Turquie, qui ne sont pas en mesure de justifier l'amputation parrainée par l'Allemagne des droits maritimes comme du territoire d'un pays européen. Qui plus est, un État membre de l'UE, pour en fin de compte, le forcer pour faire de ses îles des territoires orphelins, et ceci, de la mer Égée du nord, jusqu'en Crète, sans oublier d’ailleurs Chypre. Pour cette... nouvelle Allemagne, la Grèce c’est la Tchécoslovaquie de 1938... revisitée en 2020. Berlin, tente comme jadis de forcer le pays à reculer, cette fois, devant le représentant allemand dans la région, c’est-à-dire la Turquie.

Au temps de mon service militaire. Dodécanèse, 1995

Car c’est seulement à travers une Turquie renforcée, au demeurant généreusement équipée par Berlin, que l'Allemagne restaure, du moins en principe, sa politique de 1914 dans sa tentative d'établir un nouvel ancrage de sa puissance en Méditerranée orientale, en passant au besoin par le despotisme régional turc. Sans oublier dans cette adéquation, les oléoducs du Proche et du Moyen-Orient qui passent aussi par-là, ainsi que le canal de Suez. Car il s’agit de la plus grande zone maritime continue et convoitée de la planète qu’est cette Eurasie orientale pour l’Allemagne, si possible, en contournant davantage la sphère d'influence des Russes. Et pour ce qui concerne la Grèce, sa victimisation devient de nouveau une grande opportunité pour l'Allemagne, sous forme d’initiateur alors violent et sournois, du révisionnisme allemand, actuel comme historique.

Il est certain qu’un nouveau conflit ouvert entre la Grèce et la Turquie, provoquera sitôt un vrai séisme en Europe, et dans un premier temps en Europe centrale et orientale, là où très précisément, entre la fin de la Première Guerre mondiale et celle de la Seconde Guerre mondiale, il y a eu tant de modifications successives et réciproques des frontières. Leurs suites historiques mijotent encore aujourd'hui, pour employer si possible le terme le plus rassurant, ce qui ne sera pas sans conséquences sur les humeurs des nations et des états de cette région. C'est exactement ce que l'Allemagne souhaite, sachant qu’une issue défavorable pour la Grèce dans le différend gréco-turc, permettra à l’Allemagne, non seulement d’arbitrer dans son propre intérêt, mais autant et surtout, de se propulser sous les feux de la géopolitique actuelle, pour ensuite mener ses propres vues irrédentistes.

Au temps de mon service militaire. Dodécanèse, 1995

Étant devenu en ce moment le pays le plus peuplé et le plus riche de la vielle Europe occidentale, l’Allemagne a d’abord et très méthodiquement fait de l'UE son dominium économique, d’abord pour imposer son diktat par le chantage et par la menace. Les Anglais, alors vieux renards de la géopolitique, se sont évadés par la... fenêtre, pour ainsi échapper à un tel sort. Grâce à leur méthode si éprouvée, les Allemands sont désormais les tyrans diplomatiques de l'Europe. Ils imposent à chaque pays de l'UE leur politique étrangère, c'est-à-dire la subordination à l'Allemagne, au moyen de la satellisation généralisée des dits partenaires européens.

L’Allemagne ne reculera donc pas, même lorsque cette subordination se traduit de manière si dramatique par l'abandon de leurs droits souverains pour les pays concernés, si besoin est, en faveur d'États extra-européens et néo-barbares comme la Turquie actuelle, favorisée qui plus-est ouvertement par l'Allemagne. Y a-t-il donc le moindre doute que la prochaine étape, à laquelle l'Allemagne s’avancera inévitablement, sera celle de son réarmement hégémonique et pour tout dire visiblement imminent?” Analyse de Yórgos Yannópoulos, 25 août.

Au temps de mon service militaire. Nos officiers. Dodécanèse, 1995

Certes, il n’y a pas que l’Allemagne dans cet échiquier géopolitique et il se trouve que Berlin soit en partie instrumentalisé à son tour par une fraction de la nomenclature mondialiste occidentale, voire peut-être par la Chine. Sans oublier que dans l’affaire gréco-turque il y a autant une implication des Etats-Unis. Je me souviens d’ailleurs très bien de la crise de 1996 sur l’îlot Ímia, celle évoquée également par Olivier Delorme dans son interview.

En ces autres temps mais qui se répètent, c’était sous Simítis du PASOK socialiste alors Premier ministre, un homme politique laquais de Berlin... domestiqué par Washington et autant, grand promoteur du système mafieux et pervers de l’escroc Sóros en Grèce. Simítis avait à l’époque exprimé toute sa gratitude à l’égard des Américains pour, supposons-le, avoir calmé l’agressivité de la Turquie. N’en empêche, c’est sitôt après que ce même Simítis avait accepté en signant les accords de Madrid en 1997, que certaines zones de la mer Égée grecque puissent désormais paraître sur la carte comme si elles étaient mises entre parenthèses, autrement-dit, potentiellement et possiblement revendiquées par la Turquie. Bien entendu, Simítis a pu agir de la sorte en mettant en cause la souveraineté du pays sans la moindre légitimité et en violation de la Constitution grecque.

Je me souviens donc très bien de la crise de 1996 d’autant plus qu’à l’époque, j’effectuais mon service militaire au sein d’une unité de blindés dans le Dodécanèse. Nous faisions parfois la grimace dans toute l’étroitesse de nos chars, mais le cœur y était toujours et sans faille. Surtout quand les avions turcs photographiaient notre campement au jour J-1, et que le jour J, notre unité se trouvait en position de combat près des plages. Entre temps, il y a eu l’intervention de Washington, et de la sorte, les désormais tristement célèbres déclarations de Simítis. La guerre n’a pas eu lieu, sauf que les Turcs ont abattu un hélicoptère de la marine nationale grecque près de l’îlot Ímia ; les trois hommes de son équipage, Christódoulos Karathanásis, Panagiótis Vlachákos et Éktoras Yalopsós sont morts sur le coup en ce 31 janvier 1996. Simítis et les siens les ont aussitôt oubliés, pas nous. Notons que la version officielle des faits évoquait d’abord un accident...

Christódoulos Karathanásis, Panagiótis Vlachákos et Éktoras Yalopsós

Simítis connait déjà la prospérité des historiens, car il a autant et surtout mis en place tout un système totalitaire de la pensée unique, et pour tout dire inique ; système d’ailleurs prétendument “intellectuel progressiste et scientifique” dont le but est d’affaiblir la nation, de saper son unité en faisant la promotion des positions de la Turquie, de Sóros comme de l’Allemagne. Ces fruits... avariés sont depuis fort nombreux dans les universités et dans les médias, en passant par le légendaire think-tank turcophile, en partie financé par Sóros, l’ELIAMEP.

Le problème... disons désormais historique mais également existentiel pour la nation grecque, c’est que ce cercle des Sorites retrouvés de Simítis, demeure dominant chez les conseillers de Mitsotákis, voire, chez ses ministres. Ainsi et à titre d’exemple, il y a le cas “exemplaire” de l’universitaire Kairídis, ouvertement grand promoteur de la propagande turque et de Sóros en Grèce. L’homme, très apprécié de Mitsotákis, dans le cas où il ne serait pas un agent turc, ce que nous ne le lui souhaitons tout de même pas car le vent grec peut alors tourner autrement, il agit et alors il s’exprime à chaque occasion contre les intérêts de la Grèce et quasi expressément, en faveur de ceux de la Turquie.

Fruits avariés. Péloponnèse, août 2020

Le chemin de la Catharsis sera long, guerre ou pas. En attendant, Aléxandros Diakópoulos, ancien officier de haut rang de la Marine nationale et également conseiller de Mitsotákis a été poussé à la démission, après avoir pris ses distances avec la version de la vérité... réchauffée par Mitsotákis. Kairídis lui, il reste bien à sa place. Ce qui fait dire à certains analystes, qu’actuellement en Grèce, il y a bel et bien un différend, opposant désormais les militaires aux politiques.

“L'armée porte une blessure, celle déjà du temps où les sous-marins grecs pouvaient couler la flotte amphibie turque lors du débarquement à Chypre en 1974 et ainsi forcer la Turquie à se replier. Depuis lors, nos militaires ont eu d'autres occasions pour infliger de lourds dommages à cette Turquie agressive et irrationnelle, sauf que les gouvernements successifs ne les ont pas laissé agir comme ils l'entendent mais ils les ont toujours corrigés.”

“Si nous ajoutons les scandales relatifs aux achats d’armes, et ensuite, le désarmement partiel du pays durant près de dix ans sous le diktat de la Troïka conduisant à terme au bouleversement prévisible de l'équilibre des forces armées entre la Grèce et la Turquie, nos militaires ont alors toutes les raisons pour se méfier du système politique. Certes, ce n'est pas une réaction impliquant des tendances au coup d'État comme en d'autres temps. C'est plutôt, disons, surtout une question d'amertume.”

Au pays Égéen grec. Péloponnèse, août 2020

Amertume donc. Les Grecs rentrent des plages, ils se retrouveront peut-être bientôt mobilisés, au cas où. La Turquie officielle menace, elle montre ses dents, comme elle déclare après sa déconvenue avec sa frégate que “dorénavant, nous ferons ce qu’il faut faire et il ne s’agira pas d’un accident”.

Au petit matin du 26 août, un grand yacht empli de migrants clandestins a été poussé et même à moitié coulé par les autorités turques en mer Égée près de l’île de Chalki. En somme c’était un piège car sitôt le sauvetage entrepris en pleine mer par un bateau des garde-côtes grecs, une vedette turque a tenté d’éperonné le bateau grec. Près d’une centaine de migrants instrumentalisés de la sorte ont été sauvés par les Grecs, tandis que 19 autres ont été récupérés par les Turcs... dont le passeur.

Même les médias mainstream ont désormais du mal à faire croire que le plus grand danger pour les Grecs c’est alors le COVID-19, et non pas la Turquie des islamistes-totalitaires, ou encore dans un registre bien parallèle, la destruction de l’économie restante, sans oublier l’immigrationnisme ambiant, largement partagé par l’ensemble du système politique contre une fois de plus, les intérêts ainsi que la volonté de l’écrasante majorité de la population grecque du pays réel. Parlant un peu économie, notons que la moitié des hôtels que compte le pays n’ont pas du tout ouvert leurs portes cette saison, et nombreux sont ceux qui ferment déjà sans attendre la fin du mois s’août.

Leurs terrasses sont déjà désertées, à la grande surprise des animaux adespotes des lieux. Mais c’est peut-être encore une question d'amertume ainsi ressentie entre la paix et la guerre. Qui sait ?
La grande surprise des animaux adespotes des lieux. Nauplie, août 2020


* Photo de couverture: Au pays Égéen grec. Péloponnèse, août 2020